Project Gutenberg's Formules pour l'esprit, by Florentin Smarandache

This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with
almost no restrictions whatsoever.  You may copy it, give it away or
re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included
with this eBook or online at www.gutenberg.org

** This is a COPYRIGHTED Project Gutenberg eBook, Details Below **
**     Please follow the copyright guidelines in this file.     **

Title: Formules pour l'esprit

Author: Florentin Smarandache

Translator: Chantal Signoret

Release Date: December 4, 2006 [EBook #20013]

Language: French

Character set encoding: UTF-8

*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK FORMULES POUR L'ESPRIT ***




Produced by Project Rastko, Zoran Stefanovic, Jóhannes
Birgir Jensson and the Online Distributed Proofreaders
Europe at http://dp.rastko.net.






FLORENTIN SMARANDACHE

FORMULES POUR L'ESPRIT

traduit du roumain
par
Chantal Signoret
de
l'Université de Provence

1983

Editions Express
FES, MAROC




Titre original: FORMULE PENTRU SPIRIT




[3]

"Etat-de-moi"

Les poèmes d'Ovidiu Florentin1, de sa plaquette. "Formules pour l'esprit" (editura Litera, Bucuresti, 1981), "bleus comme l'heure et tendres comme la timidité, assaillis de quiétude et vaincus d'appels" —ainsi qu'il le déclare dans une ars poetica d'ouverture: "Avant le propos"—, ayant quelques "vers herbeux, grandis dans le duvet ouaté d'un songe", "au corps vert comme la vie, aux yeux bleus comme l'espérance", "plus pure que la santé"—tel qu'il nous le confie, dans la conclusion: "Au-delà du propos", avec des symboles heureusement choisis auprès d'une onde distinctive du novecentisme montal—ungarettienne, non assimilée intégralement, nous donnent, toutefois, la certitude d'une voix lyrique, se trouvant, évidemment, en un permanent "état-de-moi"—comme il nous le dit dans un titre qui se veut une lyro-définition de l'esprit ("L'esprit est un état-de-moi")—voix dont nous entendrons parler dans les saisons futures de la poésie roumaine contemporaine, en aucun cas dans le registre des clameurs, de mode passagère, mais, plutôt, psalmodiale. L'arc voltaïque des existences d'Ovidiu Florentin se déploie entre infini et poèmel'infini et le poème illustrant la dichotomie optative: "Je vis en de nombreux lieux, en plusieurs/lieux à la fois—et dans chaque / vers je laisse seulement l'une de mes vies, rien / qu'une vie. // L'éloignement sera mon tombeau, / et mon cercueil: l'infini!" (Avant le propos); "Le temps se suspend à mon cou / telle une meule de pierre / ...// Mais je vis, je vis jusque dans la rue / jusque dans la ville / jusque dans la chambre où je travaille". (L'esprit est un état-de-moi). Remarquable est chez [4] ce poète l'acuité de la perception, bien entendu, transmise au récepteur par une suite de métaphores révélatrices, par des syntagmes d'une véritable force poétique: "Parmi l'herbe le temps joue / nu-pieds / ...// et les questions déambulent, leurs langues tirées / comme vipères, prêtes à mordre." (Le rouge du sang s'écoule toujours en moi); "Les maïs / allument des fanals / sous leurs ailes.";

"Soutenues par leurs béquilles / les illusions cheminent, / à travers la boue de la nuit / les étoiles marchent / en bottes." (La lumière pèse lourdement en veilleuse); "Hélas, l'esprit / heurte le corps." (Parc sans amoureux); "Air aux yeux de bronze"; "Guêpiers chroniques / de corydales ..."; "Je lis les rivières et les écris / avec des pierres"; "Il pleut si longuement que croissent mousses et lichens /juste sur le coeur." (La vie, la pauvre, perd son temps) etc.

La lecture fidèle des poèmes d'Ovidiu Florentin nous convainc que le poète il atteint "de son front le chant du rossignol".

15 août 1982.

ION PACHIA TATOMIRESCU


1 nom de plume de Florentin Smarandache



[5]

AVANT LE PROPOS

Sur les cordes de la Langue de feu nous nous consumons pareils à une guitare. Des lettres sonores dans les livres d'heures fleurissent, et nous glissons vivants entre les hautes pages ...

Comme une armée, les chimères viennent à nous, domestique blessure en notre àme fluide. Le sommeil se brise en doux éclats de rêve, semblables aux bois sur la braise.

Nous dilatons le poème en symboles (et le resserrons), mais la métaphore ouvre une fenêtre envahie de soleil. L'écriture couche sa vie sur le papier;

idées qui la tètent comme on tète une mère,
images verticales — au bord éclairées telles les firmes électriques,
vers bleus comme l'heure et tendres comme la timidité, assaillis de quiétude et vaincus d'appels, avec de blancs murmures de sources ou de suie nocturne.

Comment rétablir mon origine, par de menues choses (souvent grandes) à foison, quand tout ce que j'énonce me semble avoir été déjà dit par d'autres?

[6] Je vis en de nombreux lieux, en plusieurs lieux à la fois — et dans chaque vers je laisse seulement l'une de mes vies, rien qu'une vie.

L'éloignement sera mon tombeau, et mon cercueil: l'infini!

Comme l'oiseau en vol tondons l'arc docile de la poésie! Et libérons sa flèche vers la cible mouvante de l'Eternité!



[7]

CES NOIRS DÉPARTS
DE MES PUPILLES

Avec des fruits aux rameaux
dénuement —
arbres en cadence,
pieds nus.
Le moulin
trait de son eau
la source,
et dans le pâturage:
délire-de-rosés.
Coulent les humbles larmes
de ciel.

La tranquillité mesure
mes éloignements —
ces noirs départs
de mes pupilles.



[8]

* * *

Tombent les feuilles. Les arbres demeurent les mains vides.
Les allées serpentent longuement entre les tombeaux.
Tombent les feuilles. Les arbres demeurent les mains vides.
J'erre nu-pieds sur les mots.


Les objets alentours, je les atteins
de ma quiétude.


Tard vers le soir je pose mon oreille sur le ciel
comme sur un oiseau mort.
Tombent les feuilles. Les arbres demeurent les mains vides.
J'erre nu-pieds sur les mots.



[9]

L'ESPRIT EST UN ÉTAT-DE-MOI

La nuit s'abandonne comme un asile de vieillards.
La neige écoute aux portes
et le vent décapite les arbres.
La nuit s'abandonne comme un asile de vieillards.
Près des poêles, les enfants retournent en leurs mères.

Le temps se suspend à mon cou
tel une meule de pierre,
le vent décapite les arbres.

Mais je vis, je vis jusque dans la rue
jusque dans la ville
jusque dans la chambre où je travaille.

La nuit s'abandonne comme un asile de vieillards
et l'esprit,
l'esprit est un état-de-moi.



[10]

DES CONTOURS D'ENVOL
SE BRISENT

Une grande roue
de crépuscule
est crucifiée
sur une crête.

Des arbres livides
vagabondent tête découverte,
roi dans les rues —
le vent du nord
aux poches vides.

Des contours d'envol
se brisent —
et vous, ceux qui ne pensez pas,
ô, vous, objets,
vous nous donnez, à nous,
vos blessures.



[11]

COUCHER DE SOLEIL

La mélancolie d'un coucher de soleil
m'enveloppe
en ondes pâles,
les sens glissent paisibles
d'En-Haut —
comme anges d'or.

Gracile s'élève
la fumée de la jeunesse
au temps passé.

Demain
va mourir
à la nuit.



[12]

LE ROUGE DU SANG S'ÉCOULE
TOUJOURS EN MOI

Parmi l'herbe le temps joue
nu-pieds.

La lampe palpite en larmes de soir.
Toujours en moi s'écoule le rouge du sang,
et les questions déambulent, leurs langues tirées
comme vipères, prêtes à mordre.

Le ciel dort tel un matou
son museau posé sur ses pattes.

La lampe palpite en larmes de soir.
Toujours en moi s'écoule le rouge du sang.
Et les questions déambulent, leurs langues tirées
comme vipères, prêtes à mordre.



[13]

LES HAUTEURS EN AIGLES CROISSENT

Fragiles perce-neige
de sous la glace attirent
le printemps,
éclatent
les sources-de-l'univers,
et dans un petit zéphyr
sourires aux lèvres
moi je me tatoue.

Les douces grues cendrées apportent sur leurs ailes
la chaleur,
les hauteurs
en aigles croissent,
et les monts de leurs cimes
déchirent, l'azur.



[14]

VIGNOBLE CUEILLI PAR LE SOLEIL

Vignoble cueilli
par le soleil
et écrasé
de lumières.

Comme une nacelle
fendant l'espace
la lune
s'humilie dans les eaux....

Les maïs
allument des fanals
sous leurs ailes.

On entrevoit des paysans
dans le long et grand chariot
du firmament.



[15]

LA MORT RESTERA VIVANTE

Une marche funèbre conduit
la bruine tardivement.
Ce sont les feuilles tachées
de mélancolie.
Le temps aussi grandit sur les tombes.

Les yeux se ferment dans les orbites
comme au fond des cercueils,
mais les rêves passent encore
déchaussés dans les ruelles.
La mort restera vivante!



[16]

LE SILENCE COMME UNE BARQUE

En toutes choses il se fait
tard:

aulnes — la tête lourde de sommeil
penchée vers le sol,
acacias — fatigués d'une longue station
debout.

Le soir éteint le ciel.

Passent encore les vents en une
barque d'air.
Dans la rue, une lanterne allumée
irradie la haie de sa lumière.



[17]

LA MUSIQUE EST UN SONGE
AUX YEUX OUVERTS

La Troisième Symphonie de Beethoven. Les violons
traversent de leurs cordes nos oreilles.
Les spectateurs sont assis et observent les sons.

La Troisième Symphonie de Beethoven. Les archets
se meuvent uniformément
comme une armée au pas cadencé.
Les spectateurs sont assis et observent les sons.

La Troisième Symphonie de Beethoven. Quelques
personnes jettent sur scène des larmes.

La musique,
la musique est un songe aux yeux ouverts.

Les spectateurs ont abandonné leurs corps sur les chaises
— comme des bagages en surplus —
et rêvent, rêvent autant qu'il se peut
et leurs songes filent entre les étoiles.

[18] La Troisième Symphonie de Beethoven.
La Troisième Symphonie
La Symphonie

et au final, au final chacun s'éveille
de lui-même et part
de lui-même....

Le rideau tombe comme une nuit de décembre.



[19]

JEUNE COMME UN MATIN

Ainsi qu'un commencement
tendre je suis
sous le carillon vivant
de l'orient,
et mon heure
érige sa tour.

Tel un ciel ingénu
qu'élève
cependant le crépuscule —
je m'incline tremblant
vers Demain.



[20]

LA LUMIÈRE PÈSE LOURDEMENT
EN VEILLEUSE

Souffle le vent souffle, et les arbres
les arbres me tournent le dos.

La lumière pèse lourdement
en veilleuse.
A la fenêtre — les grilles
de ténèbres.

Soutenues par leurs béquilles
les illusions cheminent,
à travers la boue de la nuit
les étoiles marchent
en bottes.

Souffle le vent souffle, et les arbres
les arbres me tournent le dos.



[21]

S. O. S.

Hier ainsi, aujourd'hui beaucoup plus
le navire sur la tempête reçoit fortement, plus fortement
des coups dans sa proue.

La mer injurie et fuit,
les chiens des vagues
nous aboient.
L'eau se dresse sur
deux pattes,
des deux autres elle s'appuie sur le pont.

Le mât tombe à genoux
et prie.

Surviennent en glapissant des meutes de vagues,
et de toutes parts.
Prostituée de la mer —
la voile.
[22]
L'équipage s'accroche de ses ongles,
de ses dents, de ses pieds à tout ce qui
demeure encore, à une planche,
et plus réellement:
à une espérance —
mais chacun se noie
en lui-même;
nos esprits
flottent encore grelottants
dans des canots de sauvetage.

"Sauvez nos âmes",
sauvez-les,
vous les sauvez!



[23]

LES SOUCIS COMMENCENT
A FOURMILLER LE LONG DES RUES

Une fontaine de ciel
révèle l'orient.
Les saules reflètent
en un enfant-de-ruisseau
le regard sensuel
du corps.

Le long des rues commencent à fourmiller
les soucis,
des hommes plein la bouche.
A la périphérie les peupliers
portent sur leurs épaules
des sentiers.



[24]

LARMES DE FER

De quelles souffrances
se compose la vérité?
(questions maculées de sang
sur le visage).

Les soldats versent des larmes
de fer
(c'est un passage par les choses
de la douleur).

Un oeil penche sa main
au dehors:
l'on voit nos traces
sur le temps.



[25]

SEUL PARMI LES ÉTOILES

Comme une jeune fille alanguie,
le soir tombe à genoux
auprès du carreau.

Ciel aux yeux noirs.

Dans les tympans la tranquillité
fait son lit pour dormir.
Les choses, toutes, sont devenues égales
à elles-mêmes...
Une libellule se débat encore
vigoureusement
en une clepsydre...

— S'il vous plaît, ne m'attendez point,
je m'attarderai un peu
parmi les étoiles.



[26]

DE LA LUMIÈRE
NOUS RECUEILLERONS TOUT LE MIEL

Mai en fleur
suspendu à un rameau.

Une usine
de sentiments
commence son travail,
décharné et ardent
l'oeillet
brise sa tête
contre soleil,
au visage doucement
suinte
notre rêve matinal.

De la lumière
nous recueillerons tout le miel —
sans gaspillage!



[27]

MON SANG EST
UN VOYAGEUR

Place propos
sur propos
pour la montée,
ou pour les non-propos.

La pente n'est
qu'un chemin
dans le Chemin initial.

Mon sang est
un voyageur,
qui t'attire
sur le rivage.



[28]

EN CET OISEAU SE TROUVE
UN ENVOL

Explosion du champ
en perce-neige
(l'oeil de verre
regarde
au dehors).

De symboliques graines
en marche forcée
de la vase extraient
la lumière.

Sur un rameau incliné,
en cet oiseau se trouve
un envol.



[29]

LE DOUX CORPS DE LA POÉSIE

Avant la rivière
le tumulte —
emmitouflé par les hommes.
Entre les flocons-de-soleil
le sourire édenté
d'un enfant.

Tout à côté de moi,
galopant parmi les mots,
le doux corps
de la poésie —
au Front voûté
de firmament.



[30]

PARC SANS AMOUREUX

... châtaigniers vigoureux
revêtus de haillons.

Sur un banc près du lac
un baiser —
et nulle part des amoureux.

... rosés agitées
de pensées.

Et la nuit sublime
se dresse à quatre pattes
sur la lune.

L'eau respire, respire dans les roseaux.

Hélas, l'esprit
heurte le corps.



[31]

DE LA COULEUR DES PLEURS

... midi attristé comme une conserve
de poisson abîmé ...

Il y a des rues pleines de creux.
Et la vie est trépas.

Moi je suis le maître de tout
ce qui n'existe pas.
Je vis en mon dehors.

Le vent tire l'herbe
par la chevelure.
A la poubelle
la pluie est chat.

Je donne au lavage quelques
vers sordides.

Ce temps
est mon non-temps.



[32]

LECTURE A L'ESPRIT

Je suis allongé, la main sous la tête ...
Le titre d'un livre
serpente comme un cri
au-dessus.

Du désir d'être
lustré par l'absolu,
je commence à lire
accroché de mots
par les hameçons des yeux:

les lettres bondissent de leur place,
elles me tirent par la main,
apportent l'étranger
sous mes sens,
font tapage et tumulte
et me piaillent aux oreilles
à la vitesse du siècle.

Se heurtant au tympan
certaines boitent encore
[33] déposant leur cendre en couches
sur le cerveau
(moi, je loge dans une seconde
inclinée légèrement vers le parfait).

Entre les lignes, une voix
me jette des fleurs
(sa chaleur traverse mon esprit).

Quelques personnages,
chacun classé par séries
d'après leur nom ou leur aspect
s'éveillent devant moi
m'invitant à la discussion,
puis sortent en hâte de la page.

Comme un enfant
le temps saute sur les degrés des ans
de feuille en feuille,
en avant et en arrière
de guerre lasse les jaunissant.

Finalement je me réveille en lisant
la même page depuis deux fois.



[34]

ÉCOUTE LA TEMPÊTE
QUE CHANTE LA DÉMENTE

En putrides gémissements
la mer
par le rivage ceinte.
Neptune y promène
sa peine.

Ecoute, écoute la tempête
que chante la démente!...
mais la mer brûle
ses entrailles.
La ville est
dans les fureurs de vent,
les yeux oints
de pleurs.



[35]

AIR AUX YEUX DE BRONZE

Serpents de lumière ...
Dans le ciel d'un nid
public nombreux:
des oiseaux miroitants
élargissent la nue.

Guêpiers chtoniques
de corydales ...
Des parfums diaphanes par les vallées
quêtent leur fleur.

Air aux yeux de bronze ...



[36]

HISTOIRE DE LA LANGUE ROUMAINE

On a découvert dans le sol
de grands débris de mots
du temps des Thraco-Gètes.
(Ces mots que, pour engendrer la chaleur,
nous brisons
et livrons au feu
près de la tempe).

Ils chuchotent des étoiles, des plantes, des animaux,
pleurent la rosée et sourient aux bourgeons.
Ils taisent le silence, chantent le merle
et font germer l'herbe
et souffler la brise des régions orientales
du coeur.



[37]

FORMULES POUR L'ESPRIT

L'effigie hideuse
du temps
sur le front.

Fébrilement je cherche
des formules
(qui n'existent pas)
pour l'esprit.

Le cerveau
transpire sur les tempes.

A subsisté le reflet —
temple
où je me rencontre
avec moi-même.



[38]

L'AMOUR AUX LONGS CHEVEUX

Je lis aussi les rivières, les arbres,
l'air, la mer.

Je lis les rivières et les écris
avec des pierres,
je lis les arbres
et les écris avec des feuilles,
je lis l'air et
l'écris avec des nuages,
je lis la mer et l'écris
avec des méduses.

J'écris aussi avec des pierres, des feuilles,
des nuages, des méduses.

Je lis l'amour aux longs cheveux —
et pour écrire
je trempe ma plume dans les larmes,
dans les larmes.



[39]

DE SA MÉLODIE
JAILLISSENT DES SOURCES

Sur la colline les bouleaux
s'éclaircissent d'argent.

Les acacias éclatent
en rires
de bourgeons,
les lumières s'assemblent
en orangers.

Vois-tu cet oiseau-là?
Ses ailes s'appuient
sur l'azur.
De sa mélodie
jaillissent des sources.



[40]

LEITMOTIVE

Il pleut à plus infini....
Ma présence parmi les hommes
est absente.

Les gouttes tombent sur l'asphalte
telles des grenades,
l'herbe est si lâche
qu'elle penche à tout vent.

Eh, que ne prendrais-je le temps par les cornes
comme un taureau
et ne le terrasserais-je au sol!

Les gouttes tombent sur l'asphalte
telles des grenades
il pleut à plus infini.



[41]

DE L'ÉTENDARD FLOTTE LA MÉTAPHORE

L'automne peint sans éclat
le cri des fleurs
endormies.

Sur les vieilles collines
rumeur de bétail
aux pis souples
en ondes-de-raisins.

Semblable à un arc-en-ciel
de l'étendard flotte
la métaphore.



[42]

ICÔNE

Les beaux
seins me piquent
comme deux petites cornes d'agneau.
Tes jeunes années
m'étreignent.
Sur les épaules
la chevelure mouillée dans la nuit
glisse en longs murmures.
Tes lèvres, de verre,
cinglent mes joues,
et ton coeur
dissout mon être
comme les vagues dispersant
les sables sur le rivage.
Ô si loin
est l'azur de tes yeux
que la symphonie de l'amour
a seulement une ouverture.



[43]

LA BELLE SE LAMENTE
TELLE UN POMMIER

"Objet égoïste
le miroir —
toi seule te révèle
solitude!"

(Et la belle se lamente, se lamente
telle un pommier
devant son miroir
comme en face de sa propre conscience —

et quelque part, au loin,
on entend chuter
les vaines illusions).



[44]

VOUS ME SURPRENDREZ
MENDIANT UN UNIVERS

Pleurent les heures entre les années,
heures demeurées
blanches statues
dans la lave sombre
du temps.

L'horizon (rempli-de-honte)
se courbe devant moi.
à travers les bois le vent
en corde pend.

Là, au bord
de l'espace,
vous me surprendrez mendiant
un Univers.



[45]

LA VIE, LA PAUVRE,
PERD SON TEMPS

Les nuages pendent
comme des lustres immondes.

Il pleut si longuement que croissent mousses et lichens
juste sur le coeur.
La vie, la pauvre,
vois comme elle perd son temps.
L'aquilon
par d'insolents ondoiements
me donne des gifles légères
sur le visage.
Il pleut si longuement que croissent mousses et lichens
juste sur le coeur,
et la vie, la pauvre,
vois comme elle perd son temps!



[46]

L'INTÉRIEUR MEUBLÉ D'UNE POÉSIE

Poèmes galants
cravate au cou
étalés sur la scène.
Les danseurs passent bras dessus, bras dessous,
avec quelque mélodie.

Un papillon
sur chaque parole.
Et dans l'intérieur meublé
d'une poésie
le poète tient encore
entre ses dents
le verbe ultime.



[47]

LES PAYSANS DÉFILAIENT ...

Les paysans défilaient
salis par la suie de la nuit
dans le lourd char grinçant
du Temps,
attelant les boeufs à l'essieu du monde.

Visages ciselés dans la tristesse de pierre
au sommeil étendu entre les gênes
et les rêves brisés dans la tête,
ils passaient comme de longues cataractes
qui tombent sans trêve
et ne rencontrent plus la terre.
Ils passaient dans les sabots souillés
de la pauvreté,
sur les chemins cariés de boue,
à l'ombre des peupliers qui avaient bu le ciel,
sous la fournaise qui avait signé en noir
sur leurs lèvres rassasiées de faim.

Ils passaient, leurs pantalons tachés de déprime
et leur blouse pleurée par la sueur
laissant des glèbes dans la révolte de charrue.

[48] Entre les blessures sacrées,
des vents réunis en conversation
déchaînaient des flûtes emplies de doïnas

Les paysans défilaient
dans le lourd char grinçant
de l'Histoire,
tirant derrière eux l'essieu du monde.



[49]

LA FOURNAISE SE RÉVÈLE
TOUTE NUE

Les âges de l'eau
mis en cercles
vers l'infini....
L'accordéon
de la mer
respire exténué.
Sur un coussin d'air
un albatros.

La fournaise se révèle
toute nue.
Dans les parcs en attente
des bancs.

Torpide sous la coupole céleste
le soleil a gelé.
Et regarde fixement.

La fournaise se révèle —
nue.



[50]

SOUS SES AILES L'AIGLE IMPÉRIAL
ÉTREINT LA NUE

Dans l'air ludique
une noce évanescente
de hérons.

Le zéphyr nous emporte doucement
sur des cornes acérées.

Un cerf
— se mourant de jeunesse —
agite son enfance
entre les herbes légères.

Sous ses ailes l'aigle impérial
étreint la nue —
plumage déployé.



[51]

ATTEINS DE TON FRONT
LE CHANT DU ROSSIGNOL

"De son fourreau, poète, tire
ton propos
pour atteindre de ton front
le chant du rossignol!"

Et nous raccommoderons
les heures
entre elles
d'un fil blanc
de lumière.



[52]

DÉBUT

Le vent timide qui souffle léger
le doux tourment du début
assassine mes paroles
avant de les écrire.

Entre les saules barbus,
parmi les chimères ensanglantées
s'accroît le pouls de l'herbe,
se rassemblent les heures affamées.

Comme l'eau aux sources soupire
de tristesse à la naissance,
comme les rejets fendent l'écorce
par passion de la croissance,
ce début pèse lourdement
sur ma tempe:
Il me caresse, il me blesse.

Ai-je surgi au couchant?



[53]

AU-DELÀ DU PROPOS

Nous respirons quotidiennement / l'air chargé de vers — / remplis d'épithètes / comme les arbres à fruits, / avec des éclats métalliques / telle une femme violemment fardée sur les lèvres; / nous franchissons les marches bondissantes / des mots syncopés, / et les symboles nous ouvrent / la porte d'un tunnel souterrain. / Vers herbeux, / grandis / dans le duvet ouaté / d'un songe, / déposés par le fleuve courant / d'un style / en chaudes alluvions.

Dévorés par la Nature, incendiés par l'Amour, leur montée - descente dans la réalité nous l'étayons sur les charpentes solides des métaphores.

[54]

Caressants comme le souffle léger d'un vent / aussi élevés que le rêve, / au corps / vert comme la vie, / aux yeux / bleus comme l'espérance / et noirs comme la tristesse, / à l'écriture / aussi douce que l'amour / et amère comme la souffrance / que ces Poèmes / portent la belle pensée / plus pure que la santé!




[55]

FORMULES POUR L'ESPRIT

"ETAT-DE-MOI", chronique par Ion Pachia Tatomirescu3
Avant le propos5
Ces noirs départs de mes pupilles7
* * *8
L'esprit est un état-de-moi9
Des contours d'envol se brisent10
Coucher de soleil11
Le rouge du sang s'écoule toujours en moi12
Les hauteurs en aigles croissent13
Vignoble cueilli par le soleil14
La mort restera vivante15
Le silence comme une barque16
La musique est un songe aux yeux ouverts17
Jeune comme un matin19
La lumière pèse lourdement en veilleuse20
S. O. S.21
Les soucis commencent à fourmiller le long des rues23
Larmes de fer24
Seul parmi les étoiles25
De la lumière nous recueillerons tout le miel26
Mon sang est un voyageur27
En cet oiseau se trouve un envol28
[56]Le doux corps de la poésie29
Parc sans amoureux30
De la couleur des pleurs31
Lecture à l'esprit32
Écoute la tempête que chante la démente34
Air aux yeux de bronze35
Histoire de la langue roumaine36
Formules pour l'esprit37
L'amour aux longs cheveux38
De sa mélodie jaillissent des sources39
Leitmotive40
De l'étendard flotte la métaphore41
Icône42
La belle se lamente telle un pommier43
Vous me surprendrez mendiant un univers44
La vie, la pauvre, perd son temps45
L'intérieur meublé d'une poésie46
Les paysans défilaient ...47
La fournaise se révèle toute nue49
Sous ses ailes l'aigle impérial étreint la nue50
Atteins de ton front le chant du rossignol51
Début52
Au-delà du propos53





End of Project Gutenberg's Formules pour l'esprit, by Florentin Smarandache

*** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK FORMULES POUR L'ESPRIT ***

***** This file should be named 20013-h.htm or 20013-h.zip *****
This and all associated files of various formats will be found in:
        http://www.gutenberg.org/2/0/0/1/20013/

Produced by Project Rastko, Zoran Stefanovic, Jóhannes
Birgir Jensson and the Online Distributed Proofreaders
Europe at http://dp.rastko.net.


Updated editions will replace the previous one--the old editions will be
renamed.

Creating the works from public domain print editions means that no one
owns a United States copyright in these works, so the Foundation (and
you!) can copy and distribute it in the United States without permission
and without paying copyright royalties. Special rules, set forth in the
General Terms of Use part of this license, apply to copying and
distributing Project Gutenberg-tm electronic works to protect the
PROJECT GUTENBERG-tm concept and trademark. Project Gutenberg is a
registered trademark, and may not be used if you charge for the eBooks,
unless you receive specific permission. If you do not charge anything
for copies of this eBook, complying with the rules is very easy. You may
use this eBook for nearly any purpose such as creation of derivative
works, reports, performances and research. They may be modified and
printed and given away--you may do practically ANYTHING with public
domain eBooks. Redistribution is subject to the trademark license,
especially commercial redistribution.



*** START: FULL LICENSE ***

THE FULL PROJECT GUTENBERG LICENSE
PLEASE READ THIS BEFORE YOU DISTRIBUTE OR USE THIS WORK

To protect the Project Gutenberg-tm mission of promoting the free
distribution of electronic works, by using or distributing this work
(or any other work associated in any way with the phrase "Project
Gutenberg"), you agree to comply with all the terms of the Full Project
Gutenberg-tm License (available with this file or online at
http://www.gutenberg.org/license).


Section 1.  General Terms of Use and Redistributing Project Gutenberg-tm
electronic works

1.A.  By reading or using any part of this Project Gutenberg-tm
electronic work, you indicate that you have read, understand, agree to
and accept all the terms of this license and intellectual property
(trademark/copyright) agreement.  If you do not agree to abide by all
the terms of this agreement, you must cease using and return or destroy
all copies of Project Gutenberg-tm electronic works in your possession.
If you paid a fee for obtaining a copy of or access to a Project
Gutenberg-tm electronic work and you do not agree to be bound by the
terms of this agreement, you may obtain a refund from the person or
entity to whom you paid the fee as set forth in paragraph 1.E.8.

1.B.  "Project Gutenberg" is a registered trademark.  It may only be
used on or associated in any way with an electronic work by people who
agree to be bound by the terms of this agreement.  There are a few
things that you can do with most Project Gutenberg-tm electronic works
even without complying with the full terms of this agreement.  See
paragraph 1.C below.  There are a lot of things you can do with Project
Gutenberg-tm electronic works if you follow the terms of this agreement
and help preserve free future access to Project Gutenberg-tm electronic
works.  See paragraph 1.E below.

1.C.  The Project Gutenberg Literary Archive Foundation ("the Foundation"
or PGLAF), owns a compilation copyright in the collection of Project
Gutenberg-tm electronic works.  Nearly all the individual works in the
collection are in the public domain in the United States.  If an
individual work is in the public domain in the United States and you are
located in the United States, we do not claim a right to prevent you from
copying, distributing, performing, displaying or creating derivative
works based on the work as long as all references to Project Gutenberg
are removed.  Of course, we hope that you will support the Project
Gutenberg-tm mission of promoting free access to electronic works by
freely sharing Project Gutenberg-tm works in compliance with the terms of
this agreement for keeping the Project Gutenberg-tm name associated with
the work.  You can easily comply with the terms of this agreement by
keeping this work in the same format with its attached full Project
Gutenberg-tm License when you share it without charge with others.
This particular work is one of the few copyrighted individual works
included with the permission of the copyright holder.  Information on
the copyright owner for this particular work and the terms of use
imposed by the copyright holder on this work are set forth at the
beginning of this work.

1.D.  The copyright laws of the place where you are located also govern
what you can do with this work.  Copyright laws in most countries are in
a constant state of change.  If you are outside the United States, check
the laws of your country in addition to the terms of this agreement
before downloading, copying, displaying, performing, distributing or
creating derivative works based on this work or any other Project
Gutenberg-tm work.  The Foundation makes no representations concerning
the copyright status of any work in any country outside the United
States.

1.E.  Unless you have removed all references to Project Gutenberg:

1.E.1.  The following sentence, with active links to, or other immediate
access to, the full Project Gutenberg-tm License must appear prominently
whenever any copy of a Project Gutenberg-tm work (any work on which the
phrase "Project Gutenberg" appears, or with which the phrase "Project
Gutenberg" is associated) is accessed, displayed, performed, viewed,
copied or distributed:

This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with
almost no restrictions whatsoever.  You may copy it, give it away or
re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included
with this eBook or online at www.gutenberg.org

1.E.2.  If an individual Project Gutenberg-tm electronic work is derived
from the public domain (does not contain a notice indicating that it is
posted with permission of the copyright holder), the work can be copied
and distributed to anyone in the United States without paying any fees
or charges.  If you are redistributing or providing access to a work
with the phrase "Project Gutenberg" associated with or appearing on the
work, you must comply either with the requirements of paragraphs 1.E.1
through 1.E.7 or obtain permission for the use of the work and the
Project Gutenberg-tm trademark as set forth in paragraphs 1.E.8 or
1.E.9.

1.E.3.  If an individual Project Gutenberg-tm electronic work is posted
with the permission of the copyright holder, your use and distribution
must comply with both paragraphs 1.E.1 through 1.E.7 and any additional
terms imposed by the copyright holder.  Additional terms will be linked
to the Project Gutenberg-tm License for all works posted with the
permission of the copyright holder found at the beginning of this work.

1.E.4.  Do not unlink or detach or remove the full Project Gutenberg-tm
License terms from this work, or any files containing a part of this
work or any other work associated with Project Gutenberg-tm.

1.E.5.  Do not copy, display, perform, distribute or redistribute this
electronic work, or any part of this electronic work, without
prominently displaying the sentence set forth in paragraph 1.E.1 with
active links or immediate access to the full terms of the Project
Gutenberg-tm License.

1.E.6.  You may convert to and distribute this work in any binary,
compressed, marked up, nonproprietary or proprietary form, including any
word processing or hypertext form.  However, if you provide access to or
distribute copies of a Project Gutenberg-tm work in a format other than
"Plain Vanilla ASCII" or other format used in the official version
posted on the official Project Gutenberg-tm web site (www.gutenberg.org),
you must, at no additional cost, fee or expense to the user, provide a
copy, a means of exporting a copy, or a means of obtaining a copy upon
request, of the work in its original "Plain Vanilla ASCII" or other
form.  Any alternate format must include the full Project Gutenberg-tm
License as specified in paragraph 1.E.1.

1.E.7.  Do not charge a fee for access to, viewing, displaying,
performing, copying or distributing any Project Gutenberg-tm works
unless you comply with paragraph 1.E.8 or 1.E.9.

1.E.8.  You may charge a reasonable fee for copies of or providing
access to or distributing Project Gutenberg-tm electronic works provided
that

- You pay a royalty fee of 20% of the gross profits you derive from
     the use of Project Gutenberg-tm works calculated using the method
     you already use to calculate your applicable taxes.  The fee is
     owed to the owner of the Project Gutenberg-tm trademark, but he
     has agreed to donate royalties under this paragraph to the
     Project Gutenberg Literary Archive Foundation.  Royalty payments
     must be paid within 60 days following each date on which you
     prepare (or are legally required to prepare) your periodic tax
     returns.  Royalty payments should be clearly marked as such and
     sent to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation at the
     address specified in Section 4, "Information about donations to
     the Project Gutenberg Literary Archive Foundation."

- You provide a full refund of any money paid by a user who notifies
     you in writing (or by e-mail) within 30 days of receipt that s/he
     does not agree to the terms of the full Project Gutenberg-tm
     License.  You must require such a user to return or
     destroy all copies of the works possessed in a physical medium
     and discontinue all use of and all access to other copies of
     Project Gutenberg-tm works.

- You provide, in accordance with paragraph 1.F.3, a full refund of any
     money paid for a work or a replacement copy, if a defect in the
     electronic work is discovered and reported to you within 90 days
     of receipt of the work.

- You comply with all other terms of this agreement for free
     distribution of Project Gutenberg-tm works.

1.E.9.  If you wish to charge a fee or distribute a Project Gutenberg-tm
electronic work or group of works on different terms than are set
forth in this agreement, you must obtain permission in writing from
both the Project Gutenberg Literary Archive Foundation and Michael
Hart, the owner of the Project Gutenberg-tm trademark.  Contact the
Foundation as set forth in Section 3 below.

1.F.

1.F.1.  Project Gutenberg volunteers and employees expend considerable
effort to identify, do copyright research on, transcribe and proofread
public domain works in creating the Project Gutenberg-tm
collection.  Despite these efforts, Project Gutenberg-tm electronic
works, and the medium on which they may be stored, may contain
"Defects," such as, but not limited to, incomplete, inaccurate or
corrupt data, transcription errors, a copyright or other intellectual
property infringement, a defective or damaged disk or other medium, a
computer virus, or computer codes that damage or cannot be read by
your equipment.

1.F.2.  LIMITED WARRANTY, DISCLAIMER OF DAMAGES - Except for the "Right
of Replacement or Refund" described in paragraph 1.F.3, the Project
Gutenberg Literary Archive Foundation, the owner of the Project
Gutenberg-tm trademark, and any other party distributing a Project
Gutenberg-tm electronic work under this agreement, disclaim all
liability to you for damages, costs and expenses, including legal
fees.  YOU AGREE THAT YOU HAVE NO REMEDIES FOR NEGLIGENCE, STRICT
LIABILITY, BREACH OF WARRANTY OR BREACH OF CONTRACT EXCEPT THOSE
PROVIDED IN PARAGRAPH F3.  YOU AGREE THAT THE FOUNDATION, THE
TRADEMARK OWNER, AND ANY DISTRIBUTOR UNDER THIS AGREEMENT WILL NOT BE
LIABLE TO YOU FOR ACTUAL, DIRECT, INDIRECT, CONSEQUENTIAL, PUNITIVE OR
INCIDENTAL DAMAGES EVEN IF YOU GIVE NOTICE OF THE POSSIBILITY OF SUCH
DAMAGE.

1.F.3.  LIMITED RIGHT OF REPLACEMENT OR REFUND - If you discover a
defect in this electronic work within 90 days of receiving it, you can
receive a refund of the money (if any) you paid for it by sending a
written explanation to the person you received the work from.  If you
received the work on a physical medium, you must return the medium with
your written explanation.  The person or entity that provided you with
the defective work may elect to provide a replacement copy in lieu of a
refund.  If you received the work electronically, the person or entity
providing it to you may choose to give you a second opportunity to
receive the work electronically in lieu of a refund.  If the second copy
is also defective, you may demand a refund in writing without further
opportunities to fix the problem.

1.F.4.  Except for the limited right of replacement or refund set forth
in paragraph 1.F.3, this work is provided to you 'AS-IS,' WITH NO OTHER
WARRANTIES OF ANY KIND, EXPRESS OR IMPLIED, INCLUDING BUT NOT LIMITED TO
WARRANTIES OF MERCHANTIBILITY OR FITNESS FOR ANY PURPOSE.

1.F.5.  Some states do not allow disclaimers of certain implied
warranties or the exclusion or limitation of certain types of damages.
If any disclaimer or limitation set forth in this agreement violates the
law of the state applicable to this agreement, the agreement shall be
interpreted to make the maximum disclaimer or limitation permitted by
the applicable state law.  The invalidity or unenforceability of any
provision of this agreement shall not void the remaining provisions.

1.F.6.  INDEMNITY - You agree to indemnify and hold the Foundation, the
trademark owner, any agent or employee of the Foundation, anyone
providing copies of Project Gutenberg-tm electronic works in accordance
with this agreement, and any volunteers associated with the production,
promotion and distribution of Project Gutenberg-tm electronic works,
harmless from all liability, costs and expenses, including legal fees,
that arise directly or indirectly from any of the following which you do
or cause to occur: (a) distribution of this or any Project Gutenberg-tm
work, (b) alteration, modification, or additions or deletions to any
Project Gutenberg-tm work, and (c) any Defect you cause.


Section  2.  Information about the Mission of Project Gutenberg-tm

Project Gutenberg-tm is synonymous with the free distribution of
electronic works in formats readable by the widest variety of computers
including obsolete, old, middle-aged and new computers.  It exists
because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from
people in all walks of life.

Volunteers and financial support to provide volunteers with the
assistance they need, is critical to reaching Project Gutenberg-tm's
goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will
remain freely available for generations to come.  In 2001, the Project
Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure
and permanent future for Project Gutenberg-tm and future generations.
To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation
and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4
and the Foundation web page at http://www.pglaf.org.


Section 3.  Information about the Project Gutenberg Literary Archive
Foundation

The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit
501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the
state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal
Revenue Service.  The Foundation's EIN or federal tax identification
number is 64-6221541.  Its 501(c)(3) letter is posted at
http://pglaf.org/fundraising.  Contributions to the Project Gutenberg
Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent
permitted by U.S. federal laws and your state's laws.

The Foundation's principal office is located at 4557 Melan Dr. S.
Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered
throughout numerous locations.  Its business office is located at
809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887, email
business@pglaf.org.  Email contact links and up to date contact
information can be found at the Foundation's web site and official
page at http://pglaf.org

For additional contact information:
     Dr. Gregory B. Newby
     Chief Executive and Director
     gbnewby@pglaf.org

Section 4.  Information about Donations to the Project Gutenberg
Literary Archive Foundation

Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide
spread public support and donations to carry out its mission of
increasing the number of public domain and licensed works that can be
freely distributed in machine readable form accessible by the widest
array of equipment including outdated equipment.  Many small donations
($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt
status with the IRS.

The Foundation is committed to complying with the laws regulating
charities and charitable donations in all 50 states of the United
States.  Compliance requirements are not uniform and it takes a
considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up
with these requirements.  We do not solicit donations in locations
where we have not received written confirmation of compliance.  To
SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any
particular state visit http://pglaf.org

While we cannot and do not solicit contributions from states where we
have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition
against accepting unsolicited donations from donors in such states who
approach us with offers to donate.

International donations are gratefully accepted, but we cannot make
any statements concerning tax treatment of donations received from
outside the United States.  U.S. laws alone swamp our small staff.

Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation
methods and addresses.  Donations are accepted in a number of other
ways including checks, online payments and credit card donations.
To donate, please visit: http://pglaf.org/donate


Section 5.  General Information About Project Gutenberg-tm electronic
works.

Professor Michael S. Hart is the originator of the Project Gutenberg-tm
concept of a library of electronic works that could be freely shared
with anyone.  For thirty years, he produced and distributed Project
Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support.

Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed
editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S.
unless a copyright notice is included.  Thus, we do not necessarily
keep eBooks in compliance with any particular paper edition.

Each eBook is in a subdirectory of the same number as the eBook's
eBook number, often in several formats including plain vanilla ASCII,
compressed (zipped), HTML and others.

Corrected EDITIONS of our eBooks replace the old file and take over
the old filename and etext number.  The replaced older file is renamed.
VERSIONS based on separate sources are treated as new eBooks receiving
new filenames and etext numbers.

Most people start at our Web site which has the main PG search facility:

http://www.gutenberg.org

This Web site includes information about Project Gutenberg-tm,
including how to make donations to the Project Gutenberg Literary
Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to
subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.

EBooks posted prior to November 2003, with eBook numbers BELOW #10000,
are filed in directories based on their release date.  If you want to
download any of these eBooks directly, rather than using the regular
search system you may utilize the following addresses and just
download by the etext year.

http://www.ibiblio.org/gutenberg/etext06

    (Or /etext 05, 04, 03, 02, 01, 00, 99,
     98, 97, 96, 95, 94, 93, 92, 92, 91 or 90)

EBooks posted since November 2003, with etext numbers OVER #10000, are
filed in a different way.  The year of a release date is no longer part
of the directory path.  The path is based on the etext number (which is
identical to the filename).  The path to the file is made up of single
digits corresponding to all but the last digit in the filename.  For
example an eBook of filename 10234 would be found at:

http://www.gutenberg.org/1/0/2/3/10234

or filename 24689 would be found at:
http://www.gutenberg.org/2/4/6/8/24689

An alternative method of locating eBooks:
http://www.gutenberg.org/GUTINDEX.ALL

*** END: FULL LICENSE ***