The Project Gutenberg EBook of Petit Glossaire des lettres de Madame de Sévigné, by Édouard Pilastre This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org Title: Petit Glossaire des lettres de Madame de Sévigné Author: Édouard Pilastre Release Date: June 17, 2011 [EBook #36455] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK PETIT GLOSSAIRE DES LETTRES *** Produced by Anna Tuinman, Hans Pieterse, Hugo Voisard and the Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr) Note de transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées. L'orthographe d'origine a été conservée et n'a pas été harmonisée. Le texte imprimé en gras est marqué =comme ceci=. _E. PILASTRE_ PETIT GLOSSAIRE DES _Lettres de Madame de Sévigné_ FONTAINEBLEAU MAURICE BOURGES, IMPRIMEUR BREVETÉ 32, Rue de l'Arbre-Sec. 1908 TIRÉ A TROIS CENTS EXEMPLAIRES _Exemplaire No 224._ PETIT GLOSSAIRE DES _Lettres de Madame de Sévigné_ AUTRE OUVRAGE DU MÊME AUTEUR LEXIQUE SOMMAIRE DE LA LANGUE DU DUC DE SAINT-SIMON. Paris, 1905, Firmin Didot et Cie, éditeurs. _Dédié à ma Fille_ MADAME MARGUERITE MERLIN AVANT-PROPOS Le petit livre que nous publions est destiné aux gens du monde qui sont restés fidèles à la littérature du XVIIe siècle et qui ont gardé le culte de Madame de Sévigné. Les _Sévignistes_, comme les appelait Sainte-Beuve, voudront bien excuser ce que notre essai a d'incomplet et d'imparfait. Il nous a semblé, toutefois, que, même dans les limites étroites où se renfermait notre travail, il pourrait offrir quelque intérêt, soit pour l'intelligence de l'oeuvre de Madame de Sévigné, soit pour l'étude de la langue française d'autrefois. Dans ses incessantes évolutions, notre langue s'est appauvrie, peu à peu, de plus d'un terme expressif qu'on retrouvera dans les Lettres de la célèbre Marquise. En outre il nous apparaît, comme on l'a déjà souvent remarqué, que nos contemporains se sont accoutumés à ne pas faire usage, même, de tous les mots qui ne sont pas tombés en désuétude. Un vocabulaire restreint et monotone paraît suffire aux besoins de nos écrivains modernes; d'autre part, beaucoup d'additions nouvelles à la belle langue du XVIIe siècle, dont ils usent, ne sont pas toujours marquées au bon coin. Elles ne nous consolent pas, d'ailleurs, de ce que l'usage nous a fait perdre. La correspondance de Madame de Sévigné présente cette exacte proportion entre la pensée et la forme qui, comme l'a dit le philosophe Bersot, a constitué au XVIIe siècle la perfection de tant d'ouvrages. L'oeuvre de Madame de Sévigné n'a pas vieilli. On peut lui appliquer d'ailleurs ce qu'elle écrivait à sa fille, le 11 janvier 1690, d'un auteur qu'elle admirait: «Il ne faut pas dire cela est vieux; non cela n'est pas vieux, mais c'est divin.» La supériorité des femmes du XVIIe siècle, dans l'art épistolaire, n'a jamais été méconnue: «Ce sexe va plus loin que nous dans ce genre d'écrire», déclarait La Bruyère. Paul-Louis Courier, si bon connaisseur en matière de beau langage, disait de même: «Gardez-vous bien de croire que quelqu'un ait écrit en français, depuis le règne de Louis XIV. La moindre femmelette de ce temps-là vaut mieux, pour le langage, que les Jean-Jacques, Diderot, d'Alembert, contemporains ou postérieurs.» En particulier, le style de Madame de Sévigné est incomparable. Son langage est vif, rapide, animé, clair, naturel, riche en tours nouveaux, exempt de déclamation, affranchi de la lourdeur compassée de certains auteurs de son temps, plein de rencontres heureuses et accru encore de l'agrément des souvenirs de ses lectures et de ses travaux. En effet, aux dons naturels de son esprit, Madame de Sévigné avait ajouté le fruit d'une éducation développée et le profit de lectures sérieuses dans notre langue, comme dans d'autres. Elle savait l'italien, qui lui avait été enseigné par Ménage et Chapelain; l'espagnol et le latin que Ménage lui avait appris. Elle lisait Virgile «dans toute la majesté du texte», comme elle l'écrivait à sa fille, le 16 juillet 1672. Elle étudiait le Tasse, l'Arioste, Cervantès dans leurs langues; elle les citait à propos, toujours de mémoire. Elle connaissait à fond Corneille, La Fontaine, Molière, Quinault que notre siècle n'apprécie pas à sa juste valeur, Racine qu'elle ne mettait pas à un assez haut rang. Elle avait lu Rabelais et en avait retenu plus d'un trait qui plaisait à sa nature franche, hardie et rieuse. L'histoire, la religion, la philosophie étaient les constants objets de ses lectures. Descartes, Nicole, Arnauld, les Solitaires de Port-Royal, Pascal, surtout, excitaient chez elle une admiration passionnée. Elle avait profité de la façon la plus heureuse des connaissances qu'elle avait ainsi acquises pendant toute sa vie. Elle n'était pas tombée dans ce que Molière appelle «tout le savoir obscur de la pédanterie». Elle avait fait, cependant, partie de la Société des Précieuses de l'hôtel de Rambouillet, sans être atteinte par l'affectation de leurs propos et de leurs écrits. Elle y avait gagné le goût du bon langage et cette politesse exquise qui avait succédé, grâce aux efforts des Précieuses, à la grossièreté trop réelle des moeurs et des discours des âges précédents. Ce qui plaît, dans les Lettres de Madame de Sévigné, c'est le naturel parfait de sa manière. Elle justifie, pour nous, le mot profond de Pascal: «Quand on voit le style naturel on est étonné et ému, car on s'attendait à voir un auteur et on trouve un homme.» Il en est de Madame de Sévigné comme de Voltaire: l'artifice n'apparaît jamais dans leurs écrits. On pourrait, assurément, appliquer à la Marquise cette pensée du Tasse, un de ses auteurs favoris, sur les jardins d'Armide: «Ce qui ajoute à la beauté et au prix de l'ouvrage, l'art, qui a présidé à tout ne s'y découvre pas.» Nous n'avons pas à faire ressortir ici tout l'intérêt que présente la correspondance de Madame de Sévigné par la peinture des moeurs et des caractères de ses contemporains, la vie de la Cour de Louis XIV et les principaux événements de ce grand règne. C'est une mine dans laquelle les historiens et les philosophes n'ont jamais cessé de puiser. Ses écrits demeureraient un tableau unique de son époque, si nous n'avions pas La Bruyère et Saint-Simon. C'est ce dernier qui peut surtout, à juste titre, être rapproché de Madame de Sévigné. Il admirait beaucoup la célèbre marquise et lisait souvent ses lettres. Il lui rend un témoignage d'admiration dans ses Mémoires. Quand Saint-Simon ne s'abandonne pas à sa fougue passionnée contre ses adversaires, quand ses yeux ne sont pas troublés par l'aveugle amour de ses privilèges de duc et pair, quand il se borne à narrer ce qu'il a vu et observé et à retracer, dans un style alerte et animé, quelque incident notable de la Cour ou quelque aventure singulière, il nous a rappelé plus d'une fois le charme et l'aisance des narrations simples, vivantes et expressives de Madame de Sévigné. La langue de Saint-Simon présente plus d'une analogie avec celle de Madame de Sévigné. Elle est hardie, riche en termes originaux d'ancienne ou de nouvelle date; elle ne recule pas, au besoin, devant le mot propre, avec cette fausse pruderie qui a trop souvent gagné, depuis, les fils des Gaulois. Dans le Glossaire que nous avons rédigé, on trouvera plus d'un renvoi aux Mémoires de Saint-Simon. Si le lecteur veut bien s'y référer, il apercevra aisément les ressemblances de style que nous signalons. Celui qui voudra faire une étude plus complète de la langue de la marquise, trouvera dans le Lexique de la langue de Madame de Sévigné, publié en 1886 par E. Sommer, à la librairie Hachette, un tableau complet et achevé de cette langue. Nous nous sommes borné à présenter au public une esquisse. On composait autrefois des petites bibliothèques pour les hommes du monde et les gens de goût, en volumes de format exigu, à l'apparence modeste, mais en réalité assez instructifs. Si cette mode n'était pas passée et si, sous l'influence étrangère, l'érudition moderne ne nous submergeait pas souvent sous des publications d'une étendue qui les rend peu accessibles aux profanes, nous serions heureux que notre petit volume fût accueilli avec bienveillance par ceux des amateurs du temps passé qui ne seraient pas trop attachés aux nouvelles habitudes. Nous n'aurions rien à désirer si notre travail ramenait encore quelques lecteurs à une étude nouvelle du texte de Madame de Sévigné. Nous avons réduit nos observations personnelles dans ce but, car nous partageons entièrement l'avis de La Bruyère: «L'étude des textes ne peut être assez recommandée. C'est la paresse des hommes qui a encouragé le pédantisme à grossir plutôt qu'à enrichir les bibliothèques et à faire périr le texte sous le poids des commentaires.» * * * * * Les renvois relatifs aux Lettres de Madame de Sévigné s'appliquent à la grande édition, en douze volumes, de ces Lettres donnée par Monmerqué chez MM. Hachette. Pour les Lettres inédites, les renvois se réfèrent, avec une indication spéciale, à la publication en deux volumes, faite chez les mêmes éditeurs, par M. Capmas. Les citations des Mémoires de Saint-Simon sont données d'après l'édition en vingt et un volumes, parue en 1873 chez MM. Hachette. Dans un Lexique sommaire de la langue de Saint-Simon, composé par nous, on trouvera les passages des Mémoires de Saint-Simon rappelés, ici, avec un bref commentaire. A défaut d'indication spéciale pour ces divers ouvrages, le premier chiffre, romain, indiquera le tome et le chiffre arabe, la page de ces livres. PETIT GLOSSAIRE DES _LETTRES DE MADAME DE SÉVIGNÉ_ PAR E. PILASTRE A =ABIMÉE EN DIEU=, tome I, page 444. «Madame votre tante m'a paru _abîmée en Dieu_.»--Jetée dans le fond, plongée.... (Cf. Saint-Simon, VIII, 406, I.) =ABOYER=, VII, 279. «Les tourières ont _aboyé_ sur moi, que je n'étais pas encore abordée.» On écrivait autrefois _abboyé_. On trouve dans Saint-Simon ce mot employé comme verbe actif. (Cf. Saint-Simon, I, 453.) =ACADÉMISTES=, I, 407. «Si vous n'avez jamais vu les procédés des _Académistes_...» Ceux qui fréquentent les écoles d'équitation, ou d'autres exercices corporels, dites académies. Académie au XVIIe siècle signifiait un lieu d'exercices pour les jeunes gens. (Cf. Saint-Simon, XIV, 385). =ACCESSIT=, IX, 258. «Pour être pape, l'_accessit_ gâta tout.» Dans le scrutin de ballottage du Conclave, il y avait l'accès ou l'accessit des voix des cardinaux à l'un des candidats déjà bénéficiaires d'un certain nombre de suffrages. =ACCOUCHADE=, IV, 143. «Embrassez l'_accouchade_.»--C'est-à-dire l'accouchée.--Forme provençale du participe. =AIGLE ÉPLOYÉE=, IX, 404. «Cette _aigle éployée_ nous fera voir de quel côté elle prendra son vol....»--L'aigle à deux têtes de l'Empire, avec les ailes étendues. «L'aigle, dit Furetière, comme symbole de la royauté, est représentée quelquefois avec deux têtes et, en ce cas, on la qualifie _esployée_, quoiqu'elle n'ait jamais qu'un corps, deux jambes et deux ailes ouvertes et étendues, montrant entièrement l'estomac. Celle de l'Empire est de cette sorte.... On appelle en général _esployés_, tous les oiseaux qui ont les ailes étendues; le mot vient du latin _explicare_.» =AIMABLEMENT=, _Lettres inédites_, II, 126. «_Aimablement_, voilà un mot qui vient souvent sous ma plume; je voudrais bien pouvoir le mettre dans le grand monde.» Il y est arrivé par l'usage.--Ce mot nouveau, employé par Madame de Sévigné, n'est pas donné par Ménage, non plus qu'aimable. Ce dernier terme est seul admis dans le _Dictionnaire universel_, de Furetière. Madame de Staal-Delaunay (t. I, p. 213), écrit encore _amiable_: «des propos aussi peu amiables.» =AIR (bon)=, IX, 517. «Il n'a pas _bon air_, cet hiver.»--Bonne conduite et belle apparence. =AIR (l')=, I, 475. «Il apprit cette bonne nouvelle par _l'air_.»--Par des signes. =ALLELUIA (style d')=, X, 281. «Si vous lui écriviez, sur sa résurrection, _d'un style d'Alleluia_.»--D'allégresse. =ALL'ERTA=, _Lettres inédites_, I, 418. «Les grands marchands étaient déjà _all'erta_.» Dans l'attente, anxieux. (V. Saint-Simon, II, 316). En italien: _erta_, lieu éminent, montée; en français: tenir alerte, être en garde, guetter. =ALMANACH=, IV, 10. «Vous êtes un très bon _almanach_.» Ce mot vient du bas latin _almanachus_; il s'appliquait d'abord à des calendriers égyptiens. =AMITIÉ=, IX, 505. «Le Roi lui envoya faire une _amitié_.»--Un compliment affectueux. =ANONNEMENT=, X, 267. «L'_ânonnement_ que je connais, ferait une étrange pauvreté de cette lettre.»--Lecture mauvaise à haute voix. =APOSTILLES=, I, 519. «Quelles _apostilles_ ne ferais-je point à vos lettres....?» Annotation marginale. Etymologie: _post illa_ (_verba_.) =ARÇONS (remis dans les)=, VI, 133. «Il se fut encore _remis dans les arçons_.» Retrouver son équilibre et sa force, reprendre les étriers. =ATTOURNANCE=, VIII, 76. «J'attends votre réponse sur l'_attournance_ de ces six mille livres.»--Cession. =ATTOURNER=, VIII, 87. «Il faut l'obliger à nous _attourner_ ces prétentions.»--Céder. _Attourner_: disposer, parer. Atour, qui vient de ce verbe, reste seul en usage. =AUTOMNE (une)=, V, 245. «Que vous allez passer _une jolie automne_.» Automne est devenu du genre masculin, autrefois il était des deux genres. =AVALER=, VIII, 263. «Madame de Coulanges ne pouvait _avaler_ mes excuses.»--Faire descendre. (Cf. Saint-Simon, XI, 275.) =AVOINE=, VIII, 213. «On mange son _avoine_ tristement, mais, enfin, on la mange.» Prendre sa nourriture en silence, se résigner à son sort, végéter dans un état passif. B =BAC (dont la corde est rompue)=, IX, 81. «Vous me paraissez dans un grand _bac dont la corde est rompue_.»--Situation très périlleuse. =BAGUE (courir la)=, V, 340. «Nous étions accoutumés à _courir la bague_.»--Aller très vite. Furetière décrit la bague: «Un exercice de manège que font les gentilshommes pour montrer leur adresse, lorsque, avec une lance et en courant à toute bride, ils emportent une bague suspendue au milieu de la carrière, à une potence.» =BAIN (à la Sénèque)=, V, 326. «Je me suis _baignée à la Sénèque_.» Bain extrêmement chaud dont parle Sénèque (_Epit._ 86), ou allusion à la mort de Sénèque, dans une étuve brûlante. =BAISE-MAINS=, VIII, 3. «Elle vous fait mille _baise-mains_.» Recommandations et civilités offertes à quelqu'un. Ce mot était employé même par les femmes. Madame de Maintenon (Lettres de Boileau), chargeait l'auteur des _Satires_ de faire ses baise-mains à Racine. «On écrivait autrefois aux dames, dit Ménage: je vous baise les mains et suis, etc. On ne souffrirait pas cela maintenant. Malherbe écrivait à une femme qu'il aimait: Je vous baise les pieds.» =BALLOTTER=, VIII, 454. «_Je ballotte._»--Je pelote en attendant partie. Ménage dit que c'est une métaphore prise du jeu de la paume, où l'on renvoie, à coups de raquette, la balle de tous les côtés. Ballotter, selon Furetière, se dit quand des joueurs de paume ne font que renvoyer la balle l'un à l'autre et ne jouent point partie. =BAPTISER (difficile à)=, IX, 592. «Je n'ai jamais vu un enfant si _difficile à baptiser_.»--Madame de Sévigné parle ici des nouvelles bulles annoncées et retardées. =BAPTISTAIRE=, X, 266. «Vous allez en avant pour la gaieté, en reculant contre le _baptistaire_.»--L'extrait de l'acte de baptême; au figuré: l'âge. =BARAGOUINER=, VI, 442. «Je n'aime pas les _baragouinés_ d'Aix.» Baragouiner, parler d'une façon inintelligible, à la façon des bas-bretons d'autrefois, chez lesquels les mots _bara_, pain, et _guin_ ou _gwin_, vin, revenaient sans cesse. Les Français, par dérision, qualifiaient de baragouin leur manière de parler. =BARRE (au-dessous de la)=, IX, 271. «Un esprit n'est-il pas _au-dessous de la barre_ à cet âge?» Au propre, la barre est la pièce d'un tonneau qui traverse le fond par le milieu. Au figuré: être au-dessous du niveau, comme le vin, qui est au-dessous de la barre du fond du tonneau et qui est de moins bonne qualité. =BIGARRÉS (yeux)=, I, 509. «Je vis moi-même, de mes propres yeux _bigarrés_.»--De diverses couleurs. =BILLEBAUDE=, IV, 454. «C'est une _billebaude_, qui m'est agréable.»--Vie décousue, irrégulière, comme une bille lancée d'une manière hardie. =BLANC-SIGNÉ=, _Lettres inédites_, II, 102. «Envoyez votre _blanc-signé_.»--Actuellement: blanc-seing. =BOISSEAU (lumière sous le)=, VIII, 140. «Voilà de plaisantes _lumières à mettre sur le boisseau_, il faudrait les mettre dessous.» Cf. _Ev. Saint-Mathieu_, VI, 1.--Gens peu éclairés et peu recommandables. =BONHOMME=, V, 1. «J'ai vu le _bonhomme_ de l'Orme.»--Personne âgée; terme employé souvent autrefois sans manque de respect. (V. Saint-Simon, I, 146). =BOTTÉ A CRU=, IX, 41. «N'avoir de la dévotion que ce retranchement (des pièces de comédie) me paraît être _botté à cru_.»--Etre mal équipé, représenter mal. =BOUCHON=, IX, 312. «C'est un joli petit _bouchon_ qui me réjouit fort.» Terme de cajolerie, dit Furetière, qu'on donne aux petits enfants et aux jeunes filles de basse condition. Molière l'a employé. (_Ecole des Femmes_, II, 9, _Médecin malgré lui_, I, 59). Dans la _Coquette_, Regnard fait plaisamment dériver bouchon de bouche. On doit rattacher ce mot, dans ses sens divers, d'après Hatzfeld, à l'ancien français bousche, faisceau de branchages et de javelles. =BOUFFE (la)=, IX, 178. «Il n'a point, avec nous, la _bouffe_ de gouverneur.»--Le visage gonflé, l'allure importante. Ménage définit bouffer: Souffler à puissance d'haleine et les joues enflées. Les médecins, écrit Furetière, appellent bouffe la partie inférieure de la joue, qu'on enfle de vent quand on veut. =BOUFFÉE=, VII, 73. «Nous avons une petite _bouffée_ d'hombres et de reversis.» Bouffée: Mouvement à intervalles, flot. Hombres et reversis: jeux de cartes en usage au XVIIe siècle. =BOURRÉ=, III, 514. «Si nous les attrapons, ils seront bien _bourrés_.»--Bourrer, faire comme le chien qui poursuit un lièvre, lui donne un coup de dent, lui arrache le poil. Etymologie: latin populaire _burra_, amas de poils détachés de la peau. =BOUTON (haut)=, V, 538. «C'est vous qui nous avez mis le _bouton si haut_.» Mettre le bouton haut à quelqu'un, c'est lui rendre une chose difficile. Cette métaphore paraît tirée de l'escrime, où l'extrémité arrondie du fleuret est appelée bouton ou mouche. =BRAVE=, VII, 416. «Vous me faites plus _brave_ que je voulais.»--Plus élégante. Ce mot a deux significations: vaillant et superbement vêtu. L'Académie, au temps de Ménage, le trouvait un peu bas, dans ce dernier sens. =BRÉSILLÉ=, IV, 234. «Mandez-moi si vous n'êtes pas _brésillée_.»--Devenue rouge, teinte avec le bois rouge appelé _brésil_. Autre sens: brésiller, rompre par petits morceaux, réduire en poudre à force de sécheresse. =BRÉTAUDER=, II, 117. «Madame de Nevers y vint, coiffée à faire rire. Le Martin l'avait _brétaudée_ par plaisir, comme un patron de mode excessive.»--Rogner, couper, tondre irrégulièrement. On disait de même: une pistole brétaudée. Ménage donne à ce mot, comme origine, les mots latins: _varie tondere_. Plus exactement, Hatzfeld voit son étymologie dans _bertondre_, composé de _bre_ ou _ber_, expression péjorative, et de _tondre_. =BRIDE (lâcher la)=, IX, 307. «Je ne veux pas me _lâcher la bride_ à vous parler.» D'un terme de manège, le mot _bride_ est devenu, au figuré, l'obstacle à la volonté ou à la puissance d'une personne. =BRI (de la potence)=, IX, 295. «Avoir fourni _bri de la potence_.»--Avoir donné contre la potence, dans le carrousel, au lieu d'avoir emporté la bague; avoir manqué son coup. Madame de Sévigné dit ailleurs: brider la potence. (_Lettres inédites_, I, 47.) =BRIDER SA COIFFE=, V. 101. «Si Quanto avait _bridé sa coiffe_.»--Se cacher sous ses coiffes, ne pas se montrer. Brider, dit Furetière, signifie quelquefois éteindre, serrer, cacher. Exemple: Ce justaucorps est mal taillé, il vous bride trop sur les épaules. =BRILLOTTER=, VI, 7. «Il _brillotte_ fort à nos Etats.»--Mot propre à Madame de Sévigné; briller en frétillant. =BUISSONS (battre les)=, VI, 136. «On _bat les buissons_ et un autre prend les oiseaux.» Le mot buisson a pour origine, d'après Ménage, la clôture des jardins, autrefois en buis. C =CABINET=, VII, 428. «On peut trouver le reste assez bon pour être jeté dans un fond de _cabinet_.»--De bureau (Cf. _Le Misanthrope_, I, 1: Il est bon à mettre au cabinet). =CAMP DE MAINTENON=, VIII, 466. «Il fait de votre maison un _camp de Maintenon_, dont l'air ne sera pas moins mortel.»--Allusion aux travaux énormes et aux épidémies meurtrières des ouvriers employés au château de Maintenon. =CANAILLES CHRÉTIENNES=, IX, 221. «Je crois qu'il se contentera d'aller en Paradis et qu'il ne quittera pas ces _canailles chrétiennes_.» Ce terme désignait, avec un sens un peu moins méprisant que de nos jours, le bas peuple. Mot attribué à l'orgueilleux évêque de Noyon, Clermont-Tonnerre, dans un de ses sermons. =CARÊME PRENANT=, VI, 307. «Je vous trouve heureuse d'être délivrée de _Carême prenant_.»--Carnaval, masque du mardi-gras. C'est à la fois le moment où le carême prend et l'homme déguisé, appelé, quelquefois aussi, carnaval. (Voir Molière: _Le Bourgeois gentilhomme_, III, 3.) =CASE=, V, 186. «La _case_ de Brancas.»--Maison, famille, petite habitation. =CHACUNIÈRE=, III, 316. «Les filles s'en vont, chacune à sa _chacunière_.»--Demeure particulière, logis. =CHAIR (être à la)=, X, 118. «Quand vos petits garçons seront _à la chair_.»--Formés et en état d'agir, comme l'oiseau du fauconnier. =CHAMAILLIS=, _Lettres inédites_, II, 258. «Vous devriez être en repos de ce premier _chamaillis_.»--Combat en champ clos, puis querelle où l'on se chamaille. (Cf. Saint-Simon, VIII, 233.) Bruit produit par des gens qui chamaillent, qui se battent. Ce mot n'était plus en usage déjà au temps de Furetière. Chamailler signifiait se battre contre un ennemi armé de toutes pièces, frapper réciproquement sur les armes les uns des autres. Selon Le Héricher (_Les Etymologies difficiles_) ce terme aurait pour origine _cha_, préfixe péjoratif, et _mailler_, battre à coup de maillet. Littré enseigne que l'expression vient de _Camail_, armure de tête. D'après Hatzfeld, l'étymologie serait un mot du latin populaire _clamaculare_, crier, _clamare_, en bonne latinité. =CHANDELLE DES ROIS=, II, 268. «Bariolé comme la _Chandelle des Rois_.» Autrefois, selon Furetière, la veille de la fête des Rois, on brûlait une chandelle riolée (rayée), et piolée (bigarrée), de diverses couleurs. =CHANTER DES OREILLES=, IV, 296. «Je les entendais tous qui _chantaient des oreilles_, car je n'ai jamais entendu de sons comme ceux-là.»--Chantaient mal. (Rabelais, _Pantagruel_, V, 27): Les frères ne chantaient que des oreilles.--Ne rendaient aucun son, ne parlaient pas. =CHATTE=, _Lettres inédites_, II, 309. «La duchesse faisait comme la femme qui ne pouvait oublier qu'elle avait été _chatte_.»--Traiter quelqu'un avec un abandon familier, comme avant les grandeurs qui ont pu changer l'état, mais non l'ancien naturel de la personne. =CHAUD (trop)=, IX, 545. «Il prend goût au métier (de la guerre) et ne trouve rien de _trop chaud_.»--Allusion à la chaleur de la bataille. =CHAUDE (à la)=, II, 532. «J'y fais une réponse à la _chaude_.»--Vivement, à l'instant. (Cf. Saint-Simon, V, 533.) =CHIEN DE VISAGE=, III, 78. «Voir toujours votre _chien de visage_.» Plaisanterie fréquente chez Madame de Sévigné. Allusion au mot de Molière: chienne de face. (_Dépit amoureux_, IV, 47.) =CHIEN ET LOUP=, IV, 231. «Je crains l'entre _chien et loup_.»--Début de la soirée, l'heure à laquelle on ne distinguerait plus un chien d'un loup. =CHIEN DE JARDINIER=, V, 316. «Un _chien de jardinier_ comme lui.» Un envieux jaloux; il ne mange pas d'une chose et il ne veut pas que les autres y touchent, comme le chien du jardinier qui ne mange pas les choux et en interdit cependant l'approche. =CHRÊME ET BAPTÊME (renier)=, VIII, 374. «Un homme qui renie _chrême et baptême_.»--Chrême, huile d'olive employée dans certaines cérémonies religieuses.--Ici le sens est: homme qui jure par les choses les plus sacrées. =CLAIRET=, _Lettres inédites_, I, 301. «L'autre avait beaucoup de blanc et de _clairet_ sur le visage.»--De rouge pâle, qui n'est point naturel. =COCU=, V, 483. «Il a permission de prouver qu'il est _cocu_.» Appellation injurieuse et basse donnée au mari d'une femme infidèle. Ménage soutient que ce nom vient de _Cucullus_, parce que le coucou va pondre dans le nid des autres oiseaux. =COEUR DE ROI=, _Lettres inédites_, I, 277. «Avec un _coeur de roi_, il décide tout, en prenant sur lui ce qui est en contestation.»--Vigueur et élévation de l'âme. =COEUR (emporter le)=, III, 155. «Un homme qui _emporte le coeur_.»--Qui entraîne la sympathie et la conviction. =COFFRE (sur le)=, IV, 5. «Je ne mourrai pas _sur le coffre_.»--Au service du maître, dans les antichambres où les coffres servaient de sièges aux nombreux courtisans de Louis XIV, qui attendaient son lever à la porte de sa chambre. =COFFRES (pesant sur les)=, VIII, 246. «Il va être un peu _pesant sur vos coffres_ et inutile.»--Se dit d'un homme qui est à charge aux autres. =COIN (avoir un)=, IV, 44. «Il _a un coin_ d'Arnauld dans sa tête.»--Une partie des opinions et des sentiments gravés dans la tête. On dit d'un homme qui a plusieurs qualités, qu'il est marqué au bon coin. =COMMERCE=, _Lettres inédites_, II, 201. «S'il a du _commerce_ en Flandre.»--Des connaissances et des rapports. =COMPASSÉ=, IX, 357. «Les arrangements ont été si bien _compassés_.»--Mesurés comme avec un compas. =COMPLAISANCE=, IX, 501. «Elle demanda pardon au Roi de son peu de _complaisance_.»--Déférence à ses volontés. =COQUELUCHONNÉ=, VIII, 464. «Des jupes noires si plaisamment _coqueluchonnées_.» Ce mot vient de coqueluchon, capuchon de moine, en grosse bure. =COQUESIGRUES ou COQUECIGRUES=, VI, 453. «Je trouve mille _coquesigrues_.»--Animal fantastique, d'invention burlesque. Ce serait un poisson (l'anguille de mer), suivant les uns, suivant d'autres, un oiseau fantastique. Au figuré: être chimérique. On dit proverbialement: Cela arrivera quand viendront les coquecigrues. Picrochole (Rabelais, livre I, chap. 99), espérait, d'après une prophétie, que son royaume lui serait rendu à la venue des coquecigrues. Madame de Sévigné donne à ce mot coquecigrue le sens de niaiserie. Dans l'_Intermédiaire des curieux et des chercheurs_, une discussion savante a été publiée en 1907 sur ce mot bizarre. On verra dans les _Mémoires de Madame de Boigne_ (III, 170), que Charles X s'étant laissé aller, au jeu, à traiter son partenaire inhabile de coquecigrue, celui-ci s'irrita, et que le souverain, pour le calmer, avoua en riant, qu'il ne savait pas bien lui-même le sens du mot qu'il venait d'employer. L'étymologie de coquecigrue est inconnue. On a essayé, en vain, de l'attribuer à la réunion des trois mots: coq, cygne et grue. =CORBILLARD=, VIII, 280. «Cet aimable _corbillard_ qui s'en allait tous les jours faire si bonne chère.» Grand bateau allant de Corbeil à Paris, puis grand carrosse pour huit personnes de la suite des Princes. =COTHURNE=, _Lettres inédites_, II, 409. «Votre rôle est héroïque et d'un _cothurne_ qui passe toutes mes forces.»--Eclatant, comme une scène de tragédie. =COTE ROMPUE=, VI, 60. «Cette affaire a une _côte rompue_.»--Allusion, dans un cas de rupture de mariage, à la naissance de la première femme tirée de la côte d'Adam qui lui donna ainsi la vie. =COU (rompre le)=, IX, 566. «On ne peut pas _rompre le cou_ à un homme plus agréablement.»--Faire perdre son rang ou sa cause. =COULPE=, IX, 557. «Je m'abandonne à Jésus-Christ pour la _coulpe_ et les peines.»--Latin: _Culpa_, faute. =COURIR=, _Lettres inédites_, I, 300. «Toute la ville me _court_, mais je ne veux pas rendre de visites.»--Courir a ici le sens de poursuivre. =COUSSINET (jeter son)=, VIII, 405. «La duchesse a toujours voulu M. de Mirepoix; elle y a _jeté son coussinet_.»--S'emparer de quelqu'un, comme on retient sa place dans un lieu public, en mettant un coussin. (Cf. Saint-Simon, X, 211) =COUSU (avec quelqu'un)=, VI, 350. «Elle n'est point condamnée à être _cousue_ avec la Reine.» =COUSUES (bouches)=, IX, 162. «Voilà donc nos _bouches cousues_.» =COUSU=, _Lettres inédites_, II, 16. «Etre moins _cousue_ et moins près de moi.»--Moins attachées à l'excès l'une à l'autre. =CRAPAUDS (nourrir des)=, I, 524. «Les _crapauds_ et les couleuvres que vous nourrissez contre moi.»--Au figuré: chose pénible. On dit encore, dans un sens analogue, avaler des crapauds et des couleuvres. =CREVER=, VI, 310. «Ce fils ressortit pour _crever_.»--Exhaler la douleur qui l'oppressait. =CRISTAL (de l'automne)=, V, 99. «Ces beaux jours de _cristal de l'automne_.» Allusion à la transparence et à la limpidité de la lumière et de l'air. =CROIX DE L'ÉPÉE (mariage sur la)=, VIII, 522. «Fait un _mariage sur la croix de l'épée_.» Croix de la poignée de l'épée; promesse militaire de mariage prononcée en touchant cette arme. =CROUSTILLES=, VII, 2. «Les mets de vos _croustilles_.» Petits repas où l'on casse une croûte, collation légère. D =DÉBELLER=, VIII, 314. «Il y a bien des créanciers à _débeller_.» Etymologie: latin _debellare_, soumettre par la guerre. (Cf. Saint-Simon, V, 122.) =DEBREDOUILLÉ=, VII, 55. «Les trois jours ont _debredouillé_ le chevalier.» Oter la bredouille, faire disparaître la mauvaise chance.--Bredouille, insuccès au jeu ou à la chasse. =DÉCONTENANCEMENT=, IV, 376. «Le _décontenancement_ de Vardes.»--Trouble qui fait perdre contenance. =DÉGINGANDÉ=, IV, 118. «Notre commerce _dégingandé_.»--Allant de travers, interrompu. «Terme burlesque, dit Furetière, dont on se sert pour se moquer d'une personne malpropre et chiffonnée, ou qui n'a pas une démarche ferme, assurée et modeste.» (Cf. Saint-Simon, X, 186.) =DÉMÉRITER=, IX, 528. «Il mérita et _démérita_ l'amitié et l'estime de saint Augustin.» Démériter: perdre ses titres à l'amitié et à la bienveillance de quelqu'un. =DÉMONTER (son esprit)=, X, 109. «Il faut _démonter_ mon esprit.»--Le mettre en place, le calmer. =DÉPLORÉ=, _Lettres inédites_, II, 252. «Si les affaires étaient moins _déplorées_, on serait heureux.»--Dans un état moins affligeant. =DÉS (trois)=, V, 16. «Jouer sa part à _trois dés_.»--A raison de l'indifférence sur le choix à faire ou le parti à prendre. (Cf. Saint-Simon, VIII, 124.) =DÉSASSORTI=, V, 243. «C'est une chose toute _désassortie_.»--Qui n'est pas à sa place. =DÉSASSORTISSEMENT=, IX, 358. «C'est un _désassortissement_ ridicule.»--Etat d'une chose déplacée et sans accord avec le reste. =DÉSOCCUPATION=, IX, 525. «Je ne sais si c'est la _désoccupation_.»--Etat de celui qui n'est pas occupé. =DÉSOCCUPÉ=, VI, 101. «Il était _désoccupé_.»--Mot vieilli; celui qui ne fait plus rien. =DÉSOPILER (se)=, III, 342. «M. de Luxembourg ne saurait se _désopiler_.»--Se dégager, ôter les obstructions. Etymologie: la particule _des_ (latin _dis_), et le latin _oppilare_, boucher.--Opiler: obstruer les conduits naturels. =DÉTRAPER=, III, 81. «La fortune _détrapera_ de bien des gens.»--Débarrasser. Etymologie: la particule _dé_ et _trappe_, piège. On peut rapprocher de ce terme: attraper, resté seul en usage. =DÉVIDER=, VI, 390. Je vous parcours, je vous _dévide_, je vous redévide.» Dévider: dérouler, développer, parcourir. =DIAMANT=, _Lettres inédites_, I, 244. «Il y aurait un _diamant_ pour celui qui ferait les noces de sa cousine.»--Cadeau honorifique, sens rare au XVIIe siècle. =DIANTRE=, III, 184. «Il fait un temps de _diantre_.»--Altération arbitraire du mot diable qu'on évitait de prononcer au XVIIe siècle. =DIEUX (les)=, _Lettres inédites_, II, 520. «Cette pensée hante les gens accoutumés à n'avoir que les _dieux_ au-dessus de leur tête.»--Les fils et petits-fils de Rois. (Cf. La Bruyère, _Caractères_, ch. II.) =DILATER=, VIII, 256. «Je souhaite de voir votre coeur _dilaté_ et dans la paix.»--Le coeur plein d'expansion par la joie. =DISEUR=, IV, 5. «Je ne suis pas un _diseur_.»--Bavard qui répète d'inutiles paroles. (Cf. Molière, _Le Misanthrope_, I, 1.) =DISPOSITION=, IV, 482. «C'est une légèreté, une _disposition_.»--Qualité de ce qui est dispos, agile. =DIXIÈME (le) DE MAI=, V, 436. «_Le dixième de mai._»--Au lieu de, le dix mai. Ancienne formule. =DOMESTIQUE (le)=, _Lettres inédites_, I, 247. «Il ne faut pas que le _domestique_ soit déguenillé.»--Ici les gens de service. _Domestique_ avait au XVIIe siècle un sens beaucoup plus étendu et il s'appliquait à tous ceux qui étaient attachés à une personne à un titre quelconque, dans l'intérieur de la maison. =DRAGONS=, V, 169. «Ne vous faites pas de _dragons_.»--Fantômes chimériques, craintes vaines. =DRU=, III, 462. «Jamais vous n'avez vu une mariée si _drue_; elle va droit à son ménage.» Dru: au propre, qui a des pousses nombreuses et serrées. Dru est aussi un terme de fauconnerie qui se dit d'un oiseau prêt à s'envoler du nid. Au figuré, dru signifie: déjà crû, qui se porte bien, vigoureux, gaillard. E =ÉBAUBIS=, V, 422. «Ces deux historiens plus _ébaubis_ que vous.» Ebaubi: interdit au point de bégayer. Ebaubi est le participe passé de l'ancien verbe ébaubir, rendre baube. _Baube_ veut dire _bègue_ dans le vieux français et vient du latin _balbus_. =ÉCUELLE (pleuvoir dans l')=, _Lettres inédites_, II, 99. «Il a bien _plu dans l'écuelle_ de vos cadets.»--Pensions accordées, avantages advenus, successions opulentes, etc. =ÉCUMER=, V, 274. «_Ecumer_ votre chambre.»--Débarrasser de fâcheux incommodes. =ÉCUMER LE POT=, VI, 164. «Je laisserai _écumer mon pot_ à qui voudra.»--Qui voudra fera les honneurs de chez moi. =EFFERVESCENCES D'HUMEUR=, IX, 146. «Des _effervescences d'humeur_, voilà un mot dont je n'avais jamais entendu parler, mais il est de votre père, Descartes.»--Bouillonnements de l'âme. =ÉMERILLONNÉE=, V, 208. «Cette petite _émerillonnée_, cette petite infante.»--Vive comme un émerillon (petit faucon). =EMMAIGRIR=, VI, 265. «Le café _emmaigrit_ l'autre.»--Mot vieilli, remplacé par amaigrir. =EMMANCHER=, VII, 477. «Une suite de pensées _emmanchées_ à gauche.»--Fausses, mauvaises, contraires à la droiture. =ÉNERGUMÈNE=, _Lettres inédites_, II, 427. «Je connais le mot d'_énergumène_ pour l'avoir lu en bon lieu et dans le Nouveau Testament, quand Notre-Seigneur fait sortir les démons de ces possédés, en les appelant énergumènes; mais quel mot pour un bout rimé!» Ce mot, dit M. Capmas, n'était encore, au XVIIe siècle, qu'un terme de théologie; il se trouve chez des annotateurs de l'Evangile et point dans le texte. Ménage et Furetière mentionnent tous deux cette expression de laquelle se servaient les ecclésiastiques pour désigner un possédé du diable qu'ils exorcisaient. =ENTÊTER=, IX, 479. «Ce que vous me mandez, achève d'_entêter_ mon fils.»--Occuper la tête d'une idée, donner une prévention aveugle, étourdir, attacher à une opinion. =ÉPÉE (MOURIR D'UNE PLUS BELLE)=, IX, 467. «_Mourir d'une plus belle épée._»--Faire une fin honorable et brillante. =ÉPLUCHEUR D'ÉCREVISSES=, V, 266. «Vous appelez Dom Robert «un _éplucheur d'écrevisses_.»--Auteur d'écrits subtils qui ressemblent aux écrevisses, où il y a plus à éplucher qu'à manger. =ESCABELLES=, VIII, 17. «La mort venait déranger ses _escabelles_.»--Rompre ses desseins. (Cf. Saint-Simon, XVI, 119.) =ESCARMOUCHER=, VII, 85. «_Escarmouchez_ avec lui.» (Cf. Saint-Simon, IX, 21.) Etymologie: italien _Scaramucca_, qu'on peut rapprocher du nom propre Scaramouche. =ESCOUSSE=, VIII, 485. «Ne prenez pas de si loin votre _escousse_.»--Action qui prépare à mieux sauter, élan. (Cf. Saint-Simon, VI, 434.) =ESTOC=, IV, 177. «Je voudrais le marier à une petite fille qui est un peu juive de son _estoc_.»--De sa souche, de sa race, de sa ligne d'extraction. Au propre: souche d'arbre, tige. Au figuré: origine d'une famille. Etymologie germanique. =ÉTOILE DU ROI=, IX, 505. «Je demande en grâce, à l'_étoile du Roi_, de nous ôter le prince d'Orange.» Etoile: astre qui, au moment de la naissance d'un homme, exerçait une influence sur sa destinée. =ÉTRANGLANTE (raison)=, IX, 222. «C'est une _raison étranglante_.»--Qui comprime, arrête et tue. =EXAGÉREUSE=, II, 281. «N'avez-vous pas quelque _exagéreuse_ comme celle-ci.» Exagéreur: celui qui va en pensée ou en action au delà de toute mesure. F =FAGOT D'ÉPINES=, VI, 155. «Elle n'est rien moins qu'un _fagot d'épines_.»--Une personne qu'on ne sait par quel bout prendre. =FAGOTAGE=, III, 366. «N'admirez-vous pas le _fagotage_ de mes lettres? Je quitte un discours et tout à coup je le reprends.»--Composition négligée. IV, 104. «Peut-on voir un plus beau _fagotage_?»--A propos de la réunion de choses contraires. IX, 262. «Il aurait fallu faire un _fagotage_ de réconciliation.»--Bâcler un accord, rétablir d'anciens liens. =FAIRE FROID=, I, 346. «_Faire froid_, au dernier point, à une personne.» On dit à présent: _battre froid_. =FAISEUR DE FILLES=, I, 357. «Le beau _faiseur de filles_.» Raillerie de Madame de Sévigné à l'égard de Bussy-Rabutin. =FANTAISIE MUSQUÉE=, VI, 17. «Quelle _fantaisie musquée_.»--Affectée. =FAVORI SANS MÉRITE=, V, 493. «Vous savez ce bon mot sur Versailles, ce _favori sans mérite_.» =FERS (Qualité entre deux)=, VI, 222, «On trouvait la qualité _entre deux fers_, pour entrer dans le carrosse de la Reine.»--Qualité insuffisante. Une pièce de monnaie, qu'on pèse et qui ne trébuche pas, est dite entre deux fers. =FEUILLE QUI CHANTE=, V, 232. «Il y a de la _feuille qui chante_ à ce mélange des dieux et des hommes.» Locution remarquable, répétée à plusieurs reprises par Madame de Sévigné. Au lieu de peindre l'oiseau chantant dans les arbres et les bois, elle prête aux feuilles qu'elle anime le rôle du chanteur ailé. On a dit qu'elle avait ainsi fixé le premier moment de la perception, celui où l'on perçoit à la fois le feuillage et le chant. Louis Bouilhet appliquant cette pensée à une fleur et à un oiseau exotique, a écrit de même: Et l'on ne sait pas quand on les voit ensemble, Si c'est la fleur qui chante ou l'oiseau qui fleurit. =FICHÉ=, _Lettres inédites_, II, 28. «Cela s'est _fiché_ dans ma tête.»--Enfoncé par la pointe. =FICHU=, VII, 302. «C'est beaucoup de n'avoir pas l'esprit _fichu_, ni de travers.»--Mal ordonné, déplaisant. =FIGÉ=, III, 499. «Pour _figées_, mes lettres ne le sont pas.»--Synonyme ici de glacées. =FONTAINE=, IV, 109. «Un petit page devenait _fontaine_, en pleurant.»--Pleurs qui coulent comme d'une source. =FONTANGE=, VIII, 322. «Vous me faites horreur avec cette _fontange_.»--Noeud de rubans porté au-dessus du front, mis à la mode par Mademoiselle de Fontanges. =FORLONGER (se)=, III, 514. «Ils se _forlongent_.»--Tirent en longueur, comme une bête chassée qui s'éloigne de son séjour ordinaire. (Cf. Saint-Simon, VI, 296.) =FRANCE (la)=, II, 173. «Nourrir _la France_.» VIII, 288. «Toute _la France_ vint lui faire compliment.» Toute la Cour, tout ce qui comptait en France, au XVIIe siècle. Saint-Simon emploie fréquemment cette expression dans ce sens. =FRATÉ=, IV, 163. «Une manière de _fraté_» (pour frater, frère). =FRÉTILLER=, _Lettres inédites_, II, 165. «Les mains lui _frétillent_.» Frétiller: s'agiter comme une anguille. (Cf. Saint-Simon, XIV, 197.) =FRICASSÉ DANS LA NEIGE=, VII, 55. «Il aurait mieux valu être _fricassé dans la neige_.» Allusion au mot célèbre de Ninon, qui disait de Ch. de Sévigné que c'était une citrouille fricassée dans la neige. =FRUST (chevaux)=, IX, 87. «_Chevaux frust._»--Fringants; chevaux de carton en usage dans les fêtes populaires de la Provence. =FURIES (battu des)=, IV, 508. «Il ne serait pas _battu des furies_.»--Tourmenté par les remords. =FUSÉE=, VIII, 55. «Il faut que cette _fusée_ soit démêlée.» Au propre: quantité de fil roulée autour du fuseau, ou même fuseau. Au figuré, ici: Question à éclaircir et à débrouiller. G =GAGNER (pays)=, VI, 236. «Il vaut bien mieux _gagner pays_.»--Prendre de l'avance. (Cf. Saint-Simon, VII, 72.) =GALERIES (faire ses)=, VII, 62. «La Princesse _fait ses galeries_, de Vitré ici.» Locution proverbiale désignant, autrefois, un chemin qu'une personne suit souvent et sans peine. =GARGOTIER=, _Lettres inédites_, II, 190. «Vous pouvez faire des reproches au cuisinier de M. de La Garde, du _gargotier_ qu'il vous avait envoyé.» Gargote vient de l'ancien français gargate, gosier. Lieu où on remplit le gosier d'aliments. =GAUDEAMUS=, VII, 458. «Nos petits hommes soupaient en _gaudeamus_.»--Débauche familière et chant bachique à table. Mot latin signifiant: Réjouissons-nous! =GODENOT=, VII, 443. «Le petit prince, habillé comme un _godenot_.» «Petite figure ou marionnette, dit Furetière, dont se servent les charlatans pour amuser le peuple. Se dit aussi, par dérision, de personnes laides et mal faites, des figures mal taillées ou défigurées.» =GODINEMENT=, VII, 427. «Vous pouvez aller coucher _godinement_ à Fougères.»--Mot d'origine bretonne: gaiement, gentiment. =GODRONNÉ=, IX, 300. «De la vaisselle toute neuve, toute _godronnée_, au fruit.» Godronné: orné de figures en relief.--Godron, ornement fait aux bords des vaisselles d'argent, en forme d'oeuf allongé.--Au fruit: au dessert. =GONFLÉ (de vision)=, VII, 494. «Un homme _gonflé de vision_.» =GORGE (coupée)=, VI, 6. «Ne laissez point vivre ni rire des gens qui ont la _gorge coupée_ et qui ne le sentent pas.» =GORGE (rendre sa)=, _Lettres inédites_, I, 253. «Elle _rendait un peu sa gorge_ le matin.»--Expectorer de la salive, de la bile. =GRAPPILLER=, IX, 367. «Lire en _grappillant_ les endroits plaisants.» Grappiller: cueillir des petites grappes, des grappillons; faire des petits profits, peu à peu. =GRAS (des jambes)=, IV, 181. «Avoir mal au _gras des jambes_ sur un sujet.»--En entendant un discours importun qui fait perdre patience à l'auditeur et l'agite. =GRATIS (le)=, IX, 374. «Le pape donne _le gratis_.»--Ne fait rien payer pour les bulles de nomination à une abbaye ou autre fonction ecclésiastique. =GRIMAUDAGE=, VII, 350. «Otez-vous de l'esprit tout ce _grimaudage_ d'une femme blessée.» Grimaudage: verbiage pédantesque d'un petit maître d'école. =GRISETTE=, _Lettres inédites_, II, 263. «Je m'en vais consulter pour une _grisette_.»--Habit de petite étoffe grise. =GRISONS=, VII, 357. «Les _grisons_ vous sont inutiles: je vous dirai toujours la vérité.»--Gens de service, habillés en gris, pour les cas de missions secrètes. =GUENILLON=, VI, 162. «Je vous mandai par un petit _guenillon_ de billet.»--Ici, petit lambeau d'écriture. =GUERRE (en) ET EN MARCHANDISE=, IX, 272. «Il se vante d'avoir vu le chevalier _en guerre et en marchandise_.»--Comme soldat et comme homme privé. Métaphore tirée d'un vaisseau équipé moitié pour la guerre, moitié pour le commerce. H =HURLUPÉ=, II, 172. «La tête nue et _hurlupée_.»--Hérissée. On écrivait autrefois, _hurupé_, qui venait de hure, poil de la tête. I =INHUMANITÉS=, IX, 507. «Je suis impitoyable à ses longues et cruelles froideurs, pour ne pas dire _inhumanités_.» =INTERLOQUÉ=, IX, 404. «Cela ne peut entrer dans ma tête; cet article est _interloqué_.» Mot emprunté au langage du droit. Le plaideur est interloqué quand le jugement est suspendu jusqu'à ce que la preuve soit fournie. Il faut procéder d'abord à l'exécution d'une mesure préparatoire, dite interlocutoire, parce qu'elle préjuge le fond. Etymologie: latin _interloqui_: interrompre. J =JAMBON (tranches de)=, IX, 182. «Il marquait les feuillets de son bréviaire avec des _tranches de jambon_.»--Prélat épicurien, ne songeant qu'à sa table. =JOBELIN=, I, 544. «Je ne sais pas ce que j'aurais fait d'un _jobelin_ qui eût sorti de l'Académie.»--Un niais. Au XVIIe siècle, on appelait jobelins les partisans du sonnet de Job, composé par Benserade, qu'on opposait alors à celui d'Uranie, écrit par Voiture, en 1638. =JOIE NOYÉE=, VII, 529. «Une _joie noyée_ de tant de larmes.» =JOLI=, _Lettres inédites_, II, 29. «Vous êtes trop _jolie_ de m'avoir envoyé.»--Trop aimable, trop obligeante. Ce sens est encore usité dans le langage populaire de la Bretagne. L =LA=, _Lettres inédites_, II, 85. «N'êtes-vous point effrayée; je _la_ suis.» On écrit actuellement _le_, sans faire accorder le prénom. =LAMBEL=, I, 357. «Je vous réduirai au _lambel_.» Brisure des armoiries des branches cadettes. A la partie supérieure de l'écu, on traçait un filet horizontal. =LANTERNERIE=, VII, 452. «Mon fils a une petite _lanternerie_ d'émotion qui l'a empêché d'aller aux Etats.» Retard dans l'exécution d'un acte ou chose de minime importance. =LÉ (tout de)=, VII, 269. «Elle perdit hier son procès tout de long et _tout de lé_.» Lé, largeur, vient du latin _latum_. =LÉGÈRE (repas à la)=, II, 222. «Nos repas ne sont pas _repas à la légère_.»--Peu substantiels. Madame de Sévigné cite, en le modifiant un peu, un vers de La Fontaine: (V. _l'Aigle et le Hibou_, V, 18.) =LIBERTINE=, V, 551. «Je suis tellement _libertine_, quand j'écris.»--Affranchie de toute règle, suivant uniquement son caprice. _Lettres inédites_, II, 11. «L'expérience va vous rendre plus _libertine_ que jamais.»--Plus indépendante d'esprit et de caractère. =LIE (la)=, VII, 458. «_La lie_ de l'esprit et du corps est humiliante à soutenir.» (Cf. Saint-Simon, XIV, 9.) =LIE (de la vie)=, X, 344. «Il est rare que la fin et la _lie de la vie_ n'en soient humiliantes.» =LIÈVRE AU CORPS (prendre le)=, IX, 192. «Cette affaire est pressante et _prend le lièvre au corps_.» C'est une question urgente qui doit être tranchée sans hésitation. Furetière enseigne que prendre le lièvre au corps, signifie prendre une affaire de bon biais, donner la décision d'une question. =LOIN (de)=, _Lettres inédites_, II, 23. «Il ne pourra _de loin_ quitter la Méditerranée.»--De longtemps. =LOPE (Es de)=, VII, 516. «Il y a un certain caractère de finesse et de facilité qui fait toujours crier: _Es de Lope_.» Proverbe espagnol: c'est de Lope, c'est parfait. =LOUP (gueule au)=, IX, 521. «Mon fils est à la _gueule au loup_.»--Dans une position dangereuse. C'est une métaphore analogue à celle du proverbe latin: tenir le loup par les oreilles. M =MAITRE-GARÇON=, X, 168. «Je veux qu'il laisse le maréchal de Bellefonds, comme son _maître-garçon_, pour le conduire dans la suite des remèdes.»--Auxiliaire du médecin, son premier élève autrefois. =MACHONNER=, VII, 270. «Son amie _machonne_ quelque chose d'un pèlerinage.»--Mâcher avec difficulté. Par analogie, parler avec embarras. =MAILLOT=, VIII, 277. «Ce petit garçon n'est plus ce petit _maillot_ de Madame de Coulanges.»--Jeune enfant encore dans les langes. (Cf. Saint-Simon, IV, 59.) =MAIN (à la)=, V, 227. «La promenade est si fort _à la main_.»--A portée. (Cf. Saint-Simon, IV, 70.) =MAIN (la)=, VIII, 406. «Le roi d'Angleterre ne donne pas _la main_ à Monseigneur.»--La droite. (Cf. Saint-Simon, II, 285.) =MAIN (séchée)=, VIII, 331. «Il leva la main, la _main ne lui sécha pas_.» Voir la Bible, les Rois, XIII, 6. =MANGER (son pain bénit)=, V, 352. «A-t-il besoin de cette conduite, d'un changement de corbillon, pour _manger son pain bénit_?» Corbillon, petite corbeille pour les gâteaux. Allusion à ce proverbe: «_Changement de corbillon fait appétit de pain bénit_,» fait trouver le pain bon. =MANGER (le chagrin)=, _Lettres inédites_, II, 416. «_Mangeant le chagrin_ de la lenteur du cheval.» On dit actuellement: dévorer le chagrin, avec le même sens. =MANGER L'ARTICLE=, IX, 519. «Me permettre de _manger l'article_.» Madame de Sévigné veut écrire: la comtesse Dalet, au lieu de la comtesse _de_ Dalet. =MANGERIE=, VII, 2. «L'étoile de la _mangerie_ s'est mise en ce pays.» Action de manger abondamment.--Terme vieilli. =MARAUDAILLE=, V, 36. «Ces _maraudailles_ de Paris.»--Canailles, réunions de marauds. =MARGUERITES (devant les pourceaux)=, VII, 227. «C'étaient des _marguerites devant les pourceaux_.» L'Evangile de saint Mathieu parle de perles, en latin _margaritas_. (Cf. Saint-Simon, XIII, 275.) =MARIONNETTE (de guerre)=, III, 286. «Cette _marionnette de guerre_.»--Simulacre. =MARTEAU (coup de)=, IX, 138. «J'aime qu'un _coup de marteau_ ne soit pas votre maître.»--Elle préfère la liberté de la vie, et des repas. =MASQUES, JE VOUS CONNAIS=, X, 279. Reproche fait à des gens anoblis. On trouvera dans notre livre intitulé: _Vie et esprit d'Achille III de Harlay_, le récit complet de la scène à laquelle Madame de Sévigné fait allusion. =MEZZO-TERMINE=, IX, 183. «_Les Mezzo-termine_ ne lui manquaient pas.»--Les moyens termes. (Cf. Saint-Simon, VIII, 4.) =MIE=, _Lettres inédites_, I, 262. «Je serai ravie d'embrasser ma petite _mie_.» On disait jadis: m'amie, pour mon amie, et, par un diminutif familier, mie. (Cf. Saint-Simon, I, 340.) =MIGNON (plaisant)=, I, 356. «Vous êtes un _plaisant mignon_ de ne m'avoir pas écrit.» Personne qu'on chérit, à qui l'on trouve du charme dans sa petitesse. =MIRODER=, IV, 533. «Elle fut _mirodée_.» Mot breton: ajuster avec soin. On écrit aussi: miroter et mirauder. =MITONNER=, V, 259. «Cela s'appelle _mitonner_ les dames.»--Préparer doucement, entourer de petits soins, choyer. =MORGUER=, III, 130. «L'autre vous _morgue_.»--Morguer: braver par des regards méprisants, regarder fixement. (Cf. Saint-Simon, III, 205.) =MOUFLER=, IV, 487. «Ces dames sont bonnes à _moufler_.» Moufle: visage rebondit, gras; moufler, prendre le nez et les joues à quelqu'un pour lui faire boursoufler les joues. =MOULIN A PAROLES=, VI, 223. «Elle fait joliment tourner son _moulin à paroles_.» Babillarde à la langue intempérante, qui fait grand bruit, qui parle sans arrêt, comme un moulin qui tourne. =MOUSTACHE (passer sur la)=, V, 341. «Ce téméraire cocher nous _passa sur la moustache_.» L'emporter sur quelqu'un par une action hardie. Furetière nous apprend que le terme moustache ne se disait pas seulement de la barbe, mais aussi des cheveux qu'on laissait croître et pendre à côté des joues. Les femmes avaient des moustaches bouclées qui leur pendaient le long des joues, jusque sur le sein. On faisait la guerre aux servantes et aux bourgeoises, quand elles portaient des moustaches comme les demoiselles. N =NEUF=, IV, 118. «Elle est dans son _neuf_.»--Neuvième mois de grossesse. =NUES (monter aux)=, IX, 548. «Les moindres intérêts de son fils la faisaient _monter aux nues_.»--Avoir les plus grandes ambitions. =NUES (sauter aux)=, I, 470. «Je _saute aux nues_, quand je pense à cette infamie.» On dit, à présent, sauter en l'air avec le même sens. O =OILLE=, X, 117. «Elle fit de plus une _oille_.» Espagnol: _olla_, potage où il entre toutes sortes de viandes et de légumes. (V. Saint-Simon, XVIII, 163.) =OISEAU (battu de l')=, VI, 333. «Vous êtes encore trop _battus de l'oiseau_.»--Eprouvés par le malheur, rebutés par les insuccès. (Cf. Saint-Simon, IV, 107.) =OLIVE (rameau d')=, V, 522. «Le _rameau d'olive_ qui fit reconnaître que la terre était découverte.» Ancienne forme «d'olivier». On disait autrefois: Jésus au jardin des olives. =OMBRE (sous)=, I, 405. «_Sous ombre_ que vous écrivez comme un petit Cicéron.»--Sous l'apparence que. Latinisme. =OPÉRA=, IX, 540. «Ce sont des sonnets, c'est un _opéra_ pour moi.» Opéra signifiait jadis oeuvre capitale. Scarron écrivait: «Vos lettres sont des choses admirables, dignes d'être apprises par coeur, en un mot, ce qu'on appelle des _opéras_.» Ici le sens est: chose rare, difficile. =OREILLE (droite)=, III, 166. «C'est l'_oreille droite_ qui corne quand on dit du bien.»--On dit proverbialement de même: les oreilles lui tintent, lui donnent la sensation d'une cloche qu'on frapperait. =OREILLE (faire l', d'un enfant)=, _Lettres inédites_, II, 521. «C'est un _enfant dont j'aurai fait l'oreille_.»--Participation à la naissance d'une affaire. (Cf. La Fontaine, _Contes_, II, 17.) P =PACOLET=, _Lettres inédites_, II, 421. «Peut-on souhaiter un plus joli _Pacolet_?»--Personnage des anciennes féeries remplissant le rôle de messager. =PAILLER=, VIII, 109. «Il est difficile de contester un homme sur son _pailler_.» Pailler, cour de ferme pleine de paille. On dit qu'un homme est sur son pailler, quand il paraît le plus fort, comme étant chez lui, dans sa maison. Mot d'origine picarde: paillé, terrain. =PAILLE (lever la)=, II, 329. «Il y avait une basse Brette qu'on nous avait assuré qui _levait la paille_.» Lever la paille: Allusion à la vertu de l'ambre, qui attire les corps légers. Au figuré: avoir du succès. (Saint-Simon, XVII, 207.) =PAIN (de feuilles et de fougères)=, X, 151. «Il est sur le point de manger du _pain de feuilles et de fougères_.»--Etre dans la gêne. =PANADER (se)=, II, 431. «Le voyant _se panader_ dans les occupations qu'il lui donnait.»--Faire le paon. (Cf. Saint-Simon, III, 336.) =PANERÉES (de tétons)=, II, 173. «Il lui semblait toujours voir des _panerées de tétons_.»--Contenance d'un panier plein. =PANTOUFLERIE=, VI, 515. «La _pantouflerie_ ne vous déplairait pas.» Pantoufle: raisonnement ridicule, bavardage à tort et à travers. =PAPIER MARQUÉ=, _Lettres inédites_, I, 327. «Vous seriez riche, si vous lui rendiez le _papier marqué_ et qu'il ne pût faire ses copies ailleurs.» Papier frappé de l'impôt du timbre, établi par Mazarin. Ce mot est resté dans le langage populaire, pour indiquer notre papier timbré. =PARADIS (par delà le)=, V, 69. «Il voulait aller _par delà le Paradis_.»--Mourir. =PAROLI=, VIII, 324. «On ne peut vous donner le _paroli_ de cette sottise.» Terme de jeu indiquant le double de la première mise; faire paroli, au figuré, signifie renchérir. Mot d'origine italienne. =PARIS DE TRAVERSE=, IX, 2. «Vaquer à tous les _paris de traverse_, qui arrivent chaque jour.»--Paris qui ne sont pas du courant du jeu qu'on joue. =PARTIE (coup de)=, VII, 127. «Votre voyage est un _coup de partie_ pour votre maison.» Le coup de partie est celui qui décide du gain de la partie, au jeu. Au figuré, événement décidant du succès. =PASSADE=, VII, 422. «Je reviens à la _passade_.»--Sur mes pas; terme d'équitation. =PATERNITÉS=, _Lettres inédites_, II, 196. «Le bon abbé vous dit mille _paternités_.»--Tendresses paternelles. =PÊCHER=, I, 389. «Où avez-vous été _pêcher_ ce monsieur le Grand-Prieur?»--Terme familier: chercher, prendre. =PERSONNE (une)=, VI, 351. «C'est _une personne_.» Une femme digne de ce nom, comme on dit: c'est un homme. =PÉTILLER=, _Lettres inédites_, II, 276. «Le duc de Charost _pétillait_.»--Laissait échapper des signes de vive impatience. (Cf. Saint-Simon, IX, 82.) =PETIT POT A PART=, VII, 206. «Notre ami a fait son _petit pot à part_ pour vous écrire.»--Agir de son côté, faire seul sa petite cuisine. =PÉTOFFE=, III, 276. «C'est la grande _pétoffe_ de l'Europe.» Mot de la langue d'oc: médisance, tracasserie, sornette, inutilité. =PIEDS DE DERRIÈRE=, IV, 376. «Je me promène sur les _pieds de derrière_ comme un autre.»--Elle recommençait à marcher, après une maladie. =PITAUDE=, IV, 458. «Vous êtes une vraie _pitaude_.» Pitaud, terme injurieux qu'on dit aux gens grossiers qui ont des manières de rustres. On appelait pitauds des paysans levés pour aller à la guerre (Furetière). La Cour du roi Pétaud, restée proverbiale, est plutôt celle du roi des Pitauds, d'après certains auteurs. =PLAIT-IL MAITRE?= VII, 217. «Vous voilà de seigneur devenu: _Plaît-il maître?_»--Subalterne, inférieur, obligé de demander pour toutes choses une permission. (Cf. Saint-Simon, XI, 410.) =PLUCHE=, IX, 550. «Certaines prières nouvelles que nous appelons de la _pluche_.» Madame de Sévigné, en disant ses anciennes prières, épluchait les prières nouvelles, ainsi qu'on enlève les parties inutiles d'un objet. =POING (être sur le)=, III, 183. «_Etre sur le poing_ de M. de Marseille.»--Etre accompagné, tenu en bride, comme un faucon de chasse. =POINT (se faire un)=, VI, 379. «Elle s'est _fait un point_ de vous estimer.»--Une obligation principale. =POIS CHAUDS (manger des)=, VI, 65. «Sur cela je _mange des pois chauds_, dans ma réponse, comme disait M. de La Rochefoucauld.» Manger des pois chauds, hésiter, ne savoir que répondre, comme le mangeur qui craint de se brûler et va lentement. =PONT-NEUF (faire le)=, _Lettres inédites_, II, 503. «Cet état n'est pas obligeant pour une famille qui croit avoir _fait le Pont-neuf_ pour une prompte décision.» Expression proverbiale: faire le Pont-neuf, faire des merveilles. =PORTE FERMÉE=, _Lettres inédites_, II, 108. «Tenant sa _porte fermée_ et dansant.»--Bouche fermée. =PORTES (tomber les)=, VI, 288. «Etre dans la foule, après avoir vu _tomber les portes_ devant soi.»--Avoir eu accès dans les plus hautes places, n'avoir été arrêté par rien. =PORTATIF=, X, 46. «On n'est point _portatif_, quand on est attaché inséparablement à deux ou trois personnes; on ne saurait faire des courses légères.»--Portatif: d'un déplacement facile. =PORTER (sur les épaules)=, VII, 293. «Elle nous _portait tous sur ses épaules_.»--Nous étions pour elle un fardeau déplaisant. =POTÉE (de souris)=, IV, 29. «Elle est comme une _potée de souris_.» Ce que contient un pot. On dit proverbialement: éveillée comme une potée de souris. =POUILLIER=, VI, 43. «Ils couchèrent dans un _pouillier_.»--Taudis. =POUSSER (le temps à l'épaule)=, _Lettres inédites_, II, 278. «Je _pousse le temps à l'épaule_, comme vous.» (V. Saint-Simon, VIII, 114.) =PRESSE (faire la)=, VI, 312. «Elle n'allait pas _faire la presse_ parmi cette famille.»--Se mêler à la foule. =PRIME (petite)=, V, 20. «C'est tirer son jeu à _petite prime_.» Il y avait la grande et la petite prime; ces jeux différaient par le nombre de points. =PRONERIES=, _Lettres inédites_, I, 348. «Je vous demande mille excuses des ennuyeuses _prôneries_ où je me suis embarquée.--Prédications exagérées. =PUCE (saut d'une)=, IX, 411. Le soleil remonte du _saut d'une puce_.» Proverbe: Le 13 décembre, jour de la sainte Luce, les jours commencent à croître du saut d'une puce. Q =QUANTOVA=, _Lettres inédites_, II, 159. «J'ai trouvé ici ce livre français que Vardes vous apporta en italien: _La pedina del Re quanto va_.» Pedina signifie _pion_ et aussi _maîtresse_. Au jeu des échecs, en Espagne, on disait: le _pedina (ou lo pedino) del Re quanto va_. Quand marche la pionne (ou le pion) du roi, c'est toujours devant lui. Est-ce en souvenir du titre de ce livre que Madame de Sévigné désigna Madame de Montespan sous le nom de _Quantova_, ou de _Quanto_? _Quantova_ est-il un terme de jeu: De combien allez-vous? Madame de Montespan étant fort joueuse, l'allusion pourrait se comprendre. Le sens serait-il plus simple: Combien durera ce nouvel amour du Roi? Il est difficile de trouver le mot de l'énigme. Madame de Sévigné écrit ailleurs: VII, 324. «Je vais me promener _quanto va_.»--Tant que cela va. =QUINOLA (à prime)=, IX, 107. «Notre ignorance s'en accommoderait comme d'un _quinola à prime_.» Quinola, mot espagnol, indique le valet de coeur au jeu de reversis et de la petite prime. Quinola à prime est le coup gagnant. R =RABUTINAGE=, IV, 518. «Voyez si vous écrirez un mot en faveur du _rabutinage_.» Parenté des Rabutin, du côté de Madame de Sévigné, née Marie de Rabutin-Chantal. =RADOTERIE=, IV, 91. «Je suis loin de la _radoterie_ qui fait passer l'amour maternel aux petits enfants.» Habitude de radoter, de tenir des propos qui dénotent un affaiblissement de l'esprit. =RAFRAICHISSEMENT=, VI, 502. «Je ne puis concevoir le château de Grignan comme un lieu de _rafraîchissement_, pour vous.»--Lieu de repos qui refroidit et apaise l'irritation. =RAIES (petites)=, VIII, 378. «J'aime mes _petites raies_; elles donnent de l'attention.» Traits dans l'écriture, pour mettre en relief certains passages d'une composition. =RAPAISER=, I, 365. «Vous vous servez de cette finesse pour me _rapaiser_.»--Ramener à la paix, adoucir quelqu'un, faire passer sa colère. =RAPATRIER (se)=, IX, 13. «Le nez de M. de Gesvres s'est _rapatrié_ avec celui des Béthune.»--Se rapprocher, se réconcilier. =RASOIRS (marcher sur des)=, VII, 222. «Tout le monde disait que c'était _marcher_ sur des charbons ardents, _sur des rasoirs_.»--Traverser une passe difficile et périlleuse. =RAVAUDER=, V, 182. «Vouloir _ravauder_ à Rome sur le relâchement.»--Rapiécer, rabâcher, tenir des propos futiles. =RAVAUDERIES=, IV, 238. «Recueillir toutes les _ravauderies_.»--Niaiseries, rabâchages. =RAVISSEMENTS=, III, 78. «Il a écrit des _ravissements_ de votre beauté.» Etat d'une âme transportée d'enthousiasme. Molière a dit de même: «Et vos ravissements ne prendraient pas de fin.» (_Tartuffe_, I, 15.) =RECOGNER=, VII, 396. «Tant de sérosités y avaient été _recognées_ par les eaux froides.»--Remettre au coin, repousser. =RECOMMENCEUR=, I, 397. «L'amour est un vrai _recommenceur_.» Mot de Bussy-Rabutin, écrit à Madame de Sévigné. =REDISEURS=, _Lettres inédites_, II, 234. «Dites à vos _rediseurs_ que vous les nommerez puisqu'ils sont si assurés de ce qu'ils redisent.»--Ceux qui répètent ce qu'ils ont appris. =REDRESSER=, IX, 457. «_Redressez_ vos pensées.»--Relever, remettre dans l'état normal. =REGRATTER=, IX, 317. «Je vous défie de trouver à _regratter_ là-dessus.»--Gratter de nouveau, en épluchant les comptes. =RÈGLEMENT=, _Lettres inédites_, II, 201. «Manger un peu _règlement_.»--D'une façon régulière, sans écart. =RELAISSER (se)=, III, 513. «Ils se _relaissent_.»--Comme une bête qui a longtemps couru, s'arrête de lassitude. (Cf. Saint-Simon, I, 413.) =RELEVER (de sentinelle)=, V, 62. «Les Jansénistes le _relevèrent de sentinelle_.» Retirer d'un poste, en le gourmandant, un mauvais soldat qui est remplacé dans son service. =RELIQUE VIVANTE=, IV, 469. «On m'a toujours appelée _relique vivante_, à Sainte-Marie.»--A cause de Madame de Chantal, sa grand'mère. =REMPART (mettre sur le)=, VI, 415. «Si je voulais _mettre_ une fille _sur le rempart_.»--En faire une fille galante, une femme des boulevards, dirions-nous. =REMUEUSE=, VIII, 349. Une _remueuse_.--Femme qui remuait (changeait) le linge et nettoyait l'enfant d'un grand seigneur. =RENONCER=, X, 234. «Ne me parlez pas de Madame de Mecklembourg; je la _renonce_.»--Refuse de la reconnaître. =RESSOLLICITER=, _Lettres inédites_, I, 350. «Il a fallu _ressolliciter_ pour votre petit procès.» Aller de nouveau solliciter les juges, suivant l'usage du XVIIe siècle. =RESSUYER=, VII, 69. «Il n'y a aucun lieu de repos pour eux, ni qui puisse les _ressuyer_.»--Les remettre au beau, après la pluie des dépenses. =RETARDEMENT=, III, 82. «Le _retardement_.»--Action de retarder; mot vieilli. =RÉVERBÉRATION=, V, 263. «Je n'étais son amie que par _réverbération_.»--Par le contre-coup de connaissances communes. =RIDEAU (derrière le)=, _Lettres inédites_, II, 409. «Permettez-moi de passer _derrière le rideau_ et de vous faire venir sur le théâtre.»--S'effacer. =ROGATON=, IX, 409. «Nous lisons des _rogatons_ que nous trouvons sous notre main.»--_Rogatum_, chose demandée, humble requête, puis chose de rebut. =RUSTAUDE=, V, 213. «L'éducation _rustaude_ est fort bonne.»--Qui a de la rusticité, campagnarde. =RUSTAUDEMENT=, I, 406. «Je vous aime un peu _rustaudement_.»--Comme une personne de la campagne. S =SABLONNIER (le)=, VII, 438. «Il ne fallait pas douter que le _sablonnier_, en passant sur le minuit, ne leur servît de garde.» Sablonnier, vieillard imaginaire qui jetterait du sable dans les yeux des petits enfants pour les endormir. =SAC=, IV, 120. «Je vais avoir la tête dans un _sac_.»--Ne s'occuper de rien. (Cf. Saint-Simon, IV, 120.) =SAC (pièce de son)=, IX, 346. «Ce sera la meilleure _pièce de son sac_.» Métaphore tirée des sacs à procès, où les Procureurs mettaient les pièces d'un dossier. =SALÉ=, IV, 161; VI, 37. «Je trouve Montgobert _salée_ et tous ses tours me font plaisirs.»--Vive et piquante. On disait aussi, autrefois, d'un homme rigide, ne faisant aucune concession, que c'était un homme bien salé. =SANG (aux ongles)=, V, 8. «Si mes ennemis avaient du _sang aux ongles_.» Avaient de l'énergie, du sang dans les veines, dirions-nous à présent. =SAPATE=, VI, 144. «Un écran donné en forme de _Sapate_.» Ce serait, d'après une note des Chansons de Coulanges, un présent considérable, sous la forme d'un objet qui l'est moins en apparence, par exemple: un diamant dans un citron. Quoiqu'il en soit, Sapate est le nom d'une fête en usage le 5 décembre, veille de l'anniversaire de saint Nicolas, chez les Espagnols, avec surprises et cadeaux placés secrètement dans les pantoufles de la personne favorisée. Etymologie: _Zapatilla_, pantoufle, en espagnol. =SAVANTAS=, VIII, 430. «Vous me représentez plaisamment votre _Savantas_.»--Pédant, ennuyeux. =SÉCHETTE=, III, 147. «Votre lettre est un peu _séchette_.» Diminutif de sèche, créé par Madame de Sévigné. =SEMONCE=, X, 191. «Il faut que la cuisse des cailles se sépare du corps à la première _semonce_.»--Invitation, sollicitation. =SENS FROID=, V, 103. «Je n'attendrai pas de _sens froid_ cette joie.» Au lieu de sang-froid. Saint-Simon se sert d'une expression identique. =SERRURE (brouillée)=, VI, 380. «Sa _serrure_ était bien _brouillée_.»--Son esprit était confus, il n'était ouvert à rien; il agissait à tort et à travers. =SIBYLLE (feuilles de la)=, X, 132. «Ce que vous faites me paraît impossible; c'est courir après les _feuilles de la Sibylle_.» Voir _Enéide_, III, 443: _Fata canit, foliis que notas et nomina mandat._ X, 39. «Vous avez bien de la peine à reprendre en l'air les sommes éparpillées que je compare toujours aux _feuilles de cette Sibylle_, qui ne rendait les réponses qu'à la condition de les chercher sur les feuilles qu'elle jetait en l'air.» =SOLAIRE=, V, 233. «Son voyage est _solaire_.»--Rayonnant. Ce mot signifie aussi ouvert et plein. (Cf. Saint-Simon, X, 108.) =SOURDEMENT=, III, 351. «On va _sourdement_ chez le duc du Maine.»--En se cachant, en dissimulant sa démarche aux yeux et aux oreilles. =SOUS (pièce de quatre)=, VII, 15. «Dépenser son esprit en petites _pièces de quatre sous_.»--En bagatelles, en menue monnaie. =SURTOUT=, IX, 427. «Quel _surtout_ que ce rhumatisme!»--Casaque d'hiver, mise par-dessus les autres habits. =SYNAGOGUE (enterrer la)=, VI, 63. «Ils _enterrent la synagogue_.» Cette expression proverbiale signifie, d'après Furetière, se servir de manières honnêtes pour détruire quelque chose. Jusqu'à la destruction du Temple de Jérusalem, la synagogue a été respectée par les chrétiens, comme l'ancienne loi, prête à disparaître. T =TAIAUTS=, VI, 360. «Il conserve sa tristesse au milieu de tous les _taiauts_.»--Cris de chasse. =TAILLER (en plein drap)=, V, 524. «J'étais dans un lieu où on _taillait en plein drap_.»--Parler, se résoudre à agir, sans frein et au hasard. =TAMBOURINAGE=, V, 311. «Elle me rend le _tambourinage_ qu'elle reçoit de beaucoup d'autres.»--Action de faire grand bruit de quelqu'un ou de quelque chose. =TAPIS (de revente)=, IV, 67. «Nous faisons chercher un _tapis de revente_.»--Un tapis qui a déjà servi. =TERRE (mettre à)=, IX, 456. «Chargé de toutes les affaires de la maison, j'aurais eu peur qu'il ne les _mît à terre_.»--Délaisser, abandonner. =TERRE (tomber à)=, IX, 330. «Cela ne _tombera pas à terre_.»--Ne sera pas négligé. =TERRES (inconnues)=, VII, 328. «L'amitié au delà de celle que j'ai pour vous, ce sont des _terres inconnues_.» =TÊTE VERTE=, V, 117. «Un homme qui a une _tête verte_.»--Brusque, emporté, juvénile encore. =THÉATRE (se retirer derrière le)=, IX, 498. «Ma belle-fille _s'est retirée derrière le théâtre_.»--A quitté la scène, abandonné la partie, rompu tout rapport. =TIRER (jusqu'à la lie)=, VIII, 3. «Ne pas souhaiter de _tirer jusqu'à la lie_.»--Prolonger sa vie jusqu'à la décrépitude. =TRANSIR=, VI, 328. «Cela fait _transir_.» Etre engourdi de froid. (Cf. Racine, _Phèdre_, I, 3: Je sentis tout mon corps et transir et brûler.)--Etymologie: latin _transire_, aller au delà. =TRÉMEUR=, V, 12. «On attend des nouvelles avec _trémeur_.» Latinisme: _tremor_, tremblement. =TRIVELIN=, _Lettres inédites_, I, 395. «Il s'est trouvé en un moment hors d'affaires, comme _Trivelin_.»--Personnage de la comédie italienne, jouant les rôles d'intrigant, de fourbe. =TU AUTEM=, IX, 146. «Qu'il suive ses conseils, voilà le _tu autem_.»--Le noeud d'une affaire, sa difficulté, ce qui est essentiel. Etymologie: _tu autem_, mots latins qui signifient: _mais toi_. Cette façon de parler employée également au XVIIe siècle par La Fontaine, Scarron, Madame Dunoyer et d'autres écrivains, est prise des leçons du bréviaire qui finissent par: _Tu autem Domine, miserere mei_. V =VADE=, VI, 126. «Elle m'aime un peu pour ma _vade_.» Pour mon compte. Au propre: la somme par laquelle un joueur de brelan ouvre le jeu. (Cf. Saint-Simon, IX, 397.) =VAISSEAU (d'iniquité)=, IX, 510. «M'appeler un _vaisseau d'iniquité_.» Ce mot a ici le sens de vase, _vas iniquitatis_. =VAPOREUX=, IX, 7. «La nombreuse troupe des _vaporeux_.» Malades de vapeurs. Au XVIIe siècle, on appelait vapeurs des humeurs subtiles qui s'élevaient des parties basses du corps et qui occupaient et blessaient le cerveau. =VENTS (pointe des)=, VI, 12. «La lettre est un peu sur la _pointe des vents_.»--Ecrite au hasard, dans l'incertitude. =VENT (lier le)=, VIII, 241. «Ils n'en viendront à bout que le jour où ils auront trouvé l'invention de _lier le vent_ et de fixer le mercure.» =VERROUS=, IV, 142. «Tirer les _verrous_ sur soi.»--Vivre dans la retraite où l'on s'est enfermé. =VESSIES (de cochon par le nez)=, IV, 27. «Donner d'une _vessie de cochon par le nez_.»--(Cf. Rabelais, III, 45: Comme Triboullet nasardant Panurge avec la vessie de porc enflée qu'il a reçue de lui.) =VIANDE=, IX, 152. «Un ragoût, une salade de concombres, des cerneaux et autres sortes de _viandes_.» Viande était autrefois synonyme d'aliment. Le pain bis était appelé viande par Malherbe. (Cf. Saint-Simon, III, 25.) =VIVOTER=, IX, 461. «Faire _vivoter_ un pauvre pulmonique.»--Vivre petitement. =VOITURE=, I, 395. «Je prétends avoir un de ces jours ma _Voiture_ à part.»--Ecrire mes lettres comme celles de Voiture. =VRAIES (personnes)=, II, 286. «Ah! qu'il y a peu de _personnes vraies_! Rêvez un peu sur ce mot, vous l'aimerez. Je lui trouve, de la façon que je l'entends, une force au delà de sa signification ordinaire.» Une personne qui se montre dans ses paroles et sa conduite telle qu'elle est en réalité. (Cf. Boileau: Rien n'est beau que le vrai.) =VUE (donner dans la)=, _Lettres inédites_, II, 119. «Avait _donné dans la vue_ d'une fille de Madame de Montglat.» Donner dans les yeux. (Cf. Saint-Simon, IX, 372.) TABLE Les premiers chiffres renvoient à l'Edition des Lettres de Madame de Sévigné, publiée par Monmerqué, les derniers chiffres indiquent les pages du présent ouvrage. A Pages. Abîmé (en Dieu), I, 444 17 Aboyer, VII, 279 17 Académistes, I, 407 17 Accessit, IX, 258 17 Accouchade, IV, 143 18 Aigle (éployée), IX, 404 18 Aimablement, Lettres inédites, II, 126 18 Air (bon), IX, 517 19 Air (l'), I, 475 19 Alleluia (style d'), X, 281 19 All'erta, Lettres inédites, I, 418 19 Almanach, IV, 10 19 Amitié, IX, 505 19 Anonnement, X, 267 19 Apostilles, I, 519 19 Arçons (remis dans les), VI, 133 20 Attournance, VIII, 76 20 Attourner, VIII, 87 20 Automne (une), V, 245 20 Avaler, VIII, 263 20 Avoine, VIII, 213 20 B Bac (dont la corde est rompue), IX, 81 21 Bague (courir la), V, 340 21 Bain (à la Sénèque), V, 326 21 Baise-mains, VIII, 3 21 Ballotter, VIII, 454 22 Baptiser (difficile à), IX, 592 22 Baptistaire, X, 266 22 Baragouiner, VI, 442 22 Barre (au-dessous de la), IX, 271 22 Bigarrés (yeux), I, 509 23 Billebaude, IV, 454 23 Blanc-signé, Lettres inédites, II, 102 23 Boisseau (lumière sous le), VIII, 140 23 Bonhomme, V, 1 23 Botté à cru, IX, 41 23 Bouchon, IX, 312 23 Bouffe (la), IX, 178 24 Bouffée, VII, 73 24 Bourré, III, 514 24 Bouton (haut), V, 538 24 Brave, VII, 416 25 Brésillé, IV, 234 25 Brétauder, II, 117 25 Bride (lâcher la), IX, 307 25 Bri (de la potence), IX, 295 26 Brider (sa coiffe), V, 101 26 Brillotter, VI, 7 26 Buissons (battre les), VI, 136 26 C Cabinet, VII, 428 27 Camp (de Maintenon), VIII, 466 27 Canailles chrétiennes, IX, 221 27 Carême prenant, VI, 307 27 Case, V, 186 27 Chacunière, III, 316 28 Chair (être à la), X, 118 28 Chamaillis, Lettres inédites, II, 258 28 Chandelle des Rois, II, 268 28 Chanter des oreilles, IV, 296 29 Chatte, Lettres inédites, II, 309 29 Chaud (trop), IX, 545 29 Chaude (à la), II, 532 29 Chien de visage, III, 78 29 Chien et loup, IV, 231 29 Chien de jardinier, V, 316 30 Chrême et baptême (renier), VIII, 374 30 Clairet, Lettres inédites, I, 301 30 Cocu, V, 483 30 Coeur de Roi, Lettres inédites, I, 277 30 Coeur (emporter le), III, 155 30 Coffre (sur le), IV, 5 31 Coffres (pesant sur les), VIII, 246 31 Coin (avoir un), IV, 44 31 Commerce, Lettres inédites, II, 201 31 Compassé, IX, 357 31 Complaisance, IX, 501 31 Coqueluchonné, VIII, 464 31 Coquesigrues, VI, 453 32 Corbillard, VIII, 280 32 Cothurne, Lettres inédites, II, 409 33 Côte rompue, VI, 60 33 Cou (rompre le), IX, 566 33 Coulpe, IX, 557 33 Courir, Lettres inédites, I, 300 33 Coussinet (jeter son), VIII, 405 33 Cousu (avec quelqu'un), VI, 350 33 Cousues (bouches), IX, 162 34 Cousu, Lettres inédites, II, 16 34 Crapauds (nourrir des), I, 524 34 Crever, VI, 310 34 Cristal (de l'automne), V, 99 34 Croix de l'épée (mariage sur la), VIII, 522 34 Croustilles, VII, 2 34 D Débeller, VIII, 314 35 Debredouillé, VII, 55 35 Décontenancement, IV, 376 35 Dégingandé, IV, 118 35 Démériter, IX, 528 35 Démonter (son esprit), X, 109 36 Déploré, Lettres inédites, II, 252 36 Dés (trois), V, 16 36 Désassorti, V, 243 36 Désassortissement, IX, 358 36 Désoccupation, IX, 525 36 Désoccupé, VI, 101 36 Désopiler (se), III, 342 36 Détraper, III, 81 37 Dévider, VI, 390 37 Diamant, Lettres inédites, I, 244 37 Diantre, III, 184 37 Dieux (les), Lettres inédites, II, 520 37 Dilater, VIII, 256 37 Diseur, IV, 5 37 Disposition, IV, 482 37 Dixième (le) de mai, V, 436 38 Domestique (le), Lettres inédites, I, 247 38 Dragons, V, 169 38 Dru, III, 462 38 E Ebaubis, V, 422 38 Ecuelle (pleuvoir dans l'), Lettres inédites, II, 99 39 Ecumer, V, 274 39 Ecumer (le pot), VI, 164 39 Effervescences d'humeur, IX, 146 39 Emerillonnée, V, 208 39 Emmaigrir, VI, 265 39 Emmancher, VII, 477 39 Energumène, Lettres inédites, II, 427 39 Entêter, IX, 479 40 Epée (mourir d'une plus belle), IX, 467 40 Eplucheur d'écrevisses, V, 266 40 Escabelles, VIII, 17 40 Escarmoucher, VII, 85 40 Escousse, VIII, 485 41 Estoc, IV, 177 41 Etoile du Roi, IX, 505 41 Etranglante (raison), IX, 222 41 Exagéreuse, II, 281 41 F Fagot d'épines, VI, 155 42 Fagotage, III, 366; IV, 104; IX, 262 42 Faire froid, I, 346 42 Faiseur de filles, I, 357 42 Fantaisie musquée, VI, 17 42 Favori sans mérite, V, 493 42 Fers (qualité entre deux), VI, 222 43 Feuille qui chante, V, 232 43 Fiché, Lettres inédites, II, 28 43 Fichu, VII, 302 43 Figé, III, 499 43 Fontaine, IV, 109 44 Fontange, VIII, 322 44 Forlonger (se), III, 514 44 France (la), II, 173; VIII, 288 44 Fraté, IV, 163 44 Frétiller, Lettres inédites, II, 165 44 Fricassé dans la neige, VII, 55 44 Frust (chevaux), IX, 87 45 Furies (battu des), IV, 508 45 Fusée, VIII, 55 45 G Gagner (pays), VI, 236 45 Galeries (faire ses), VII, 62 45 Gargotier, Lettres inédites, II, 190 45 Gaudeamus, VII, 458 46 Godenot, VII, 443 46 Godinement, VII, 427 46 Godronné, IX, 300 46 Gonflé (de vision), VII, 494 46 Gorge coupée, VI, 6 46 Gorge (rendre sa), Lettres inédites, I, 253 46 Grappiller, IX, 367 47 Gras (des jambes), IV, 181 47 Gratis (le), IX, 374 47 Grimaudage, VII, 350 47 Grisette, Lettres inédites, II, 263 47 Grisons, VII, 357 47 Guenillon, VI, 162 47 Guerre (en, et en marchandise), IX, 272 47 H Hurlupé, II, 172 48 I Inhumanités, IX, 507 48 Interloqué, IX, 404 48 J Jambon (tranches de), IX, 182 49 Jobelin, I, 544 49 Joie noyée, VII, 529 49 Joli, Lettres inédites, II, 29 49 L La, Lettres inédites, II, 85 49 Lambel, I, 357 49 Lanternerie, VII, 452 50 Lé (tout de), VII, 269 50 Légère (repas à la), II, 222 50 Libertine, V, 551 50 Libertine, Lettres inédites, II, 11 50 Lie (la), VII, 458 50 Lie (de la vie), X, 344 50 Lièvre au corps (prendre le), Lettres inédites, IX, 192 51 Loin (de), II, 23 51 Lope (Es de), VII, 516 51 Loup (gueule au), IX, 521 51 M Maître-garçon, X, 168 51 Machonner, VII, 270 52 Maillot, VIII, 277 52 Main (à la), V, 227 52 Main (la), VIII, 406 52 Main séchée, VIII, 331 52 Manger (son pain bénit), V, 352 52 Manger (le chagrin), Lettres inédites, II, 416 52 Manger l'article, IX, 519 53 Mangerie, VII, 2 53 Maraudaille, V, 36 53 Marguerites (devant les pourceaux), VII, 227 53 Marionnette (de guerre), III, 286 53 Marteau (coup de), IX, 138 53 Masques, je vous connais, X, 279 53 Mezzo termine, IX, 183 54 Mie, Lettres inédites, I, 262 54 Mignon (plaisant), I, 356 54 Miroder, IV, 533 54 Mitonner, V, 259 54 Morguer, III, 130 54 Moufler, IV, 487 54 Moulin à paroles, VI, 223 54 Moustache (passer sur la), V, 341 55 N Neuf, IV, 118 55 Nues (monter aux), IX, 548 55 Nues (sauter aux), I, 470 55 O Oille, X, 117 56 Oiseau (battu de l'), VI, 333 56 Olive (rameau d'), V, 522 56 Ombre (sous), I, 405 56 Opéra, IX, 540 56 Oreille (droite), III, 166 56 Oreille (faire l', d'un enfant), Lettres inédites, II, 521 57 P Pacolet, Lettres inédites, II, 421 57 Pailler, VIII, 109 57 Paille (lever la), II, 329 57 Pain de feuilles et de fougères, X, 151 57 Panader (se), II, 431 58 Panerées (de tétons), II, 173 58 Pantouflerie, VI, 515 58 Papier marqué, Lettres inédites, I, 327 58 Paradis (par delà le), V, 69 58 Paroli, VIII, 324 58 Paris de traverse, IX, 2 58 Partie (coup de), VII, 127 59 Passade, VII, 422 59 Paternités, Lettres inédites, II, 196 59 Pêcher, I, 389 59 Personne (une), VI, 351 59 Pétiller, Lettres inédites, II, 276 59 Petit pot à part, VII, 206 59 Pétoffe, III, 276 59 Pieds de derrière, IV, 376 60 Pitaude, IV, 458 60 Plaît-il, maître? VII, 217 60 Pluche, IX, 550 60 Poing (être sur le), III, 183 60 Point (se faire un), VI, 379 60 Pois chauds (manger des), VI, 65 61 Pont-neuf (faire le), Lettres inédites, II, 503 61 Porte fermée, Lettres inédites, II, 108 61 Portes (tomber les), VI, 288 61 Portatif, X, 46 61 Porter (sur les épaules), VII, 293 61 Potée (de souris), IV, 29 62 Pouillier, VI, 43 62 Pousser (le temps) à l'épaule, Lettres inédites, II, 278 62 Presse (faire la), VI, 312 62 Prime (petite), V, 20 62 Prôneries, Lettres inédites, I, 348 62 Puce (saut d'une), IX, 411 62 Q Quantova, Lettres inédites, II, 159; VII, 324 63 Quinola (à prime), IX, 107 63 R Rabutinage, IV, 518 64 Radoterie, IV, 91 64 Rafraichissement, VI, 502 64 Raies (petites), VIII, 378 64 Rapaiser, I, 365 64 Rapatrier (se), IX, 13 64 Rasoirs (marcher sur des), VII, 222 65 Ravauder, V, 182 65 Ravauderies, IV, 238 65 Ravissements, III, 78 65 Recogner, VII, 396 65 Recommenceur, I, 397 65 Rediseurs, Lettres inédites, II, 234 65 Redresser, IX, 457 66 Regratter, IX, 317 66 Règlement, Lettres inédites, II, 201 66 Relaisser (se), III, 513 66 Relever (de sentinelle), V, 62 66 Relique vivante, IV, 469 66 Rempart (mettre sur le), VI, 415 66 Remueuse, VIII, 349 67 Renoncer, X, 234 67 Resolliciter, Lettres inédites, I, 350 67 Ressuyer, VII, 69 67 Retardement, III, 82 67 Réverbération, V, 263 67 Rideau (derrière le), Lettres inédites, II, 409 67 Rogaton, IX, 409 67 Rustaude, V, 213 68 Rustaudement, I, 406 68 S Sablonnier (le), VII, 438 68 Sac, IV, 120 68 Sac (pièce de son), IX, 346 68 Salé, IV, 161; VI, 37 68 Sang (aux ongles), V, 8 69 Sapate, VI, 144 69 Savantas, VIII, 430 69 Séchette, III, 147 69 Semonce, X, 191 69 Sens froid, V, 103 69 Serrure (brouillée), VI, 380 70 Sibylle (feuilles de la), X, 132; X, 39 70 Solaire, V, 233 70 Sourdement, III, 351 70 Sous (pièce de quatre), VII, 15 70 Surtout, IX, 427 70 Synagogue (enterrer la), VI, 63 71 T Taiauts, VI, 360 71 Tailler (en plein drap), V, 524 71 Tambourinage, V, 311 71 Tapis (de revente), IV, 67 71 Terre (mettre à), IX, 456 71 Terre (tomber à), IX, 330 72 Terres inconnues, VII, 328 72 Tête verte, V, 117 72 Théâtre (se retirer derrière le), IX, 498 72 Tirer (jusqu'à la lie), VIII, 3 72 Transir, VI, 328 72 Trémeur, V, 12 72 Trivelin, Lettres inédites, I, 395 72 Tu autem, IX, 146 73 V Vade, VI, 126 73 Vaisseau d'iniquité, IX, 510 73 Vaporeux, IX, 7 73 Vents (pointe des), VI, 12 73 Vent (lier le), VIII, 241 74 Verrous, IV, 142 74 Vessies (de cochon par le nez), IV, 27 74 Viande, IX, 152 74 Vivoter, IX, 461 74 Voiture, I, 395 74 Vraies (personnes), II, 286 74 Vue (donner dans la), Lettres inédites, II, 119 75 FONTAINEBLEAU.--MAURICE BOURGES, imp. breveté End of the Project Gutenberg EBook of Petit Glossaire des lettres de Madame de Sévigné, by Édouard Pilastre *** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK PETIT GLOSSAIRE DES LETTRES *** ***** This file should be named 36455-8.txt or 36455-8.zip ***** This and all associated files of various formats will be found in: http://www.gutenberg.org/3/6/4/5/36455/ Produced by Anna Tuinman, Hans Pieterse, Hugo Voisard and the Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr) Updated editions will replace the previous one--the old editions will be renamed. Creating the works from public domain print editions means that no one owns a United States copyright in these works, so the Foundation (and you!) can copy and distribute it in the United States without permission and without paying copyright royalties. Special rules, set forth in the General Terms of Use part of this license, apply to copying and distributing Project Gutenberg-tm electronic works to protect the PROJECT GUTENBERG-tm concept and trademark. Project Gutenberg is a registered trademark, and may not be used if you charge for the eBooks, unless you receive specific permission. If you do not charge anything for copies of this eBook, complying with the rules is very easy. You may use this eBook for nearly any purpose such as creation of derivative works, reports, performances and research. They may be modified and printed and given away--you may do practically ANYTHING with public domain eBooks. Redistribution is subject to the trademark license, especially commercial redistribution. *** START: FULL LICENSE *** THE FULL PROJECT GUTENBERG LICENSE PLEASE READ THIS BEFORE YOU DISTRIBUTE OR USE THIS WORK To protect the Project Gutenberg-tm mission of promoting the free distribution of electronic works, by using or distributing this work (or any other work associated in any way with the phrase "Project Gutenberg"), you agree to comply with all the terms of the Full Project Gutenberg-tm License (available with this file or online at http://gutenberg.org/license). Section 1. General Terms of Use and Redistributing Project Gutenberg-tm electronic works 1.A. By reading or using any part of this Project Gutenberg-tm electronic work, you indicate that you have read, understand, agree to and accept all the terms of this license and intellectual property (trademark/copyright) agreement. 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INDEMNITY - You agree to indemnify and hold the Foundation, the trademark owner, any agent or employee of the Foundation, anyone providing copies of Project Gutenberg-tm electronic works in accordance with this agreement, and any volunteers associated with the production, promotion and distribution of Project Gutenberg-tm electronic works, harmless from all liability, costs and expenses, including legal fees, that arise directly or indirectly from any of the following which you do or cause to occur: (a) distribution of this or any Project Gutenberg-tm work, (b) alteration, modification, or additions or deletions to any Project Gutenberg-tm work, and (c) any Defect you cause. Section 2. Information about the Mission of Project Gutenberg-tm Project Gutenberg-tm is synonymous with the free distribution of electronic works in formats readable by the widest variety of computers including obsolete, old, middle-aged and new computers. It exists because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from people in all walks of life. Volunteers and financial support to provide volunteers with the assistance they need, are critical to reaching Project Gutenberg-tm's goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will remain freely available for generations to come. In 2001, the Project Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure and permanent future for Project Gutenberg-tm and future generations. To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4 and the Foundation web page at http://www.pglaf.org. Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit 501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal Revenue Service. The Foundation's EIN or federal tax identification number is 64-6221541. Its 501(c)(3) letter is posted at http://pglaf.org/fundraising. Contributions to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent permitted by U.S. federal laws and your state's laws. The Foundation's principal office is located at 4557 Melan Dr. S. Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered throughout numerous locations. Its business office is located at 809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887, email business@pglaf.org. Email contact links and up to date contact information can be found at the Foundation's web site and official page at http://pglaf.org For additional contact information: Dr. Gregory B. Newby Chief Executive and Director gbnewby@pglaf.org Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide spread public support and donations to carry out its mission of increasing the number of public domain and licensed works that can be freely distributed in machine readable form accessible by the widest array of equipment including outdated equipment. Many small donations ($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt status with the IRS. The Foundation is committed to complying with the laws regulating charities and charitable donations in all 50 states of the United States. Compliance requirements are not uniform and it takes a considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up with these requirements. We do not solicit donations in locations where we have not received written confirmation of compliance. To SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any particular state visit http://pglaf.org While we cannot and do not solicit contributions from states where we have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition against accepting unsolicited donations from donors in such states who approach us with offers to donate. International donations are gratefully accepted, but we cannot make any statements concerning tax treatment of donations received from outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff. Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation methods and addresses. Donations are accepted in a number of other ways including checks, online payments and credit card donations. To donate, please visit: http://pglaf.org/donate Section 5. General Information About Project Gutenberg-tm electronic works. Professor Michael S. Hart is the originator of the Project Gutenberg-tm concept of a library of electronic works that could be freely shared with anyone. For thirty years, he produced and distributed Project Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support. Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S. unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily keep eBooks in compliance with any particular paper edition. Most people start at our Web site which has the main PG search facility: http://www.gutenberg.org This Web site includes information about Project Gutenberg-tm, including how to make donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.